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Love Parade meurtrière en Allemagne : sept ans après, le procès


Des proches de victimes, le 24 juillet 2016, se recueillant à l'endroit où s'est produit le drame. (photo archives AFP)

La justice allemande a ouvert vendredi un procès contre dix personnes soupçonnées de négligence lors d’une Love Parade il y a plus de sept ans, où 21 jeunes étaient morts dans un mouvement de foule.

Le Parquet accuse d’homicide et blessure involontaires quatre organisateurs et six employés de la ville de Duisbourg (ouest), responsables selon lui de fautes graves dans la conception de ce célèbre festival de musique techno. Les prévenus, défendus par une trentaine d’avocats au total, risquent une peine allant jusqu’à cinq ans de prison ferme. S’opposent à eux des parties civiles rassemblant quelque 65 personnes représentées par une quarantaine d’avocats.

Verdict obligatoire d’ici 2020

Le procès, qui pour des raisons de place se tient dans la salle des congrès de Düsseldorf, s’annonce long : quelque 111 audiences sont prévues d’ici la fin de l’an prochain. Une chose est sûre : un verdict doit tomber d’ici l’été 2020, car après cette date, les faits seront prescrits.

Le 24 juillet 2010, 21 personnes – âgées de 17 à 38 ans – étaient mortes étouffées aux abords d’un tunnel, unique accès au terrain d’une ancienne gare qui hébergeait la Love Parade. Quelque 650 personnes avaient également été blessées. Ce drame survenu dans cette cité de la Ruhr a profondément marqué le pays.

Le procès a failli ne pas avoir lieu. En 2016, le tribunal de Duisbourg avait refusé sa tenue arguant que les charges pesant contre les prévenus étaient insuffisantes. Les juges de Duisbourg s’étaient alors appuyés sur la faiblesse de l’expertise d’un spécialiste britannique, pièce maîtresse de l’accusation, qui pointait la responsabilité de dix personnes. Mais la Cour d’appel de Düsseldorf a invalidé cette décision en avril.

Démission forcée du maire de l’époque

Le maire conservateur de la ville, Adolf Sauerland avait été forcé de démissionner le 12 février 2012 après un référendum organisé dans sa municipalité pour obtenir son départ. Il devrait s’exprimer à la barre en tant que témoin au cours du procès, de même que le patron des salles de sport McFit Rainer Schaller, qui avant le drame avait acquis les droits de la Love Parade via sa société Lopavent.

Ce grand rendez-vous de la techno avait connu son heure de gloire à Berlin après la Réunification, avant de déménager dans la Ruhr. Son créateur, le musicien Dr. Motte, a souhaité « un complet éclaircissement » de l’accident. « C’est ce que veulent les parents, et c’est le plus important », a-t-il affirmé à l’agence de presse allemande DPA.

Le Quotidien/AFP

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