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Cattenom : il avait frappé un gendarme en civil


Les jeunes ne voulaient pas arrêter de jeter des pétards et se sont rués sur la victime.  (Photo : archives editpress)

Le gendarme promenait son chien quand il a été pris à partie par un groupe de jeunes.

Deux versions s’opposent dans cette affaire de violences sur un militaire de la gendarmerie nationale. Celle du gendarme, alors en civil, promenant son chien en compagnie de son épouse, le 10 décembre, non loin du parking Victor-Hugo à Cattenom. Et celle du jeune prévenu, qui fêtait ce soir-là avec un groupe d’amis la victoire de la France face à l’Angleterre. À tout le moins, les deux parties s’accordent sur un point, le déclenchement des faits. Soit après que le gendarme a demandé aux jeunes de tirer leurs pétards loin des habitations.

Une rixe éclate alors, sous les yeux de la compagne du militaire, lequel finira au sol, en position fœtale. Lors du procès du jeune habitant de Boust, lundi, la présidente Roxana Moïse s’est attachée à lever le brouillard dans ce dossier où le prévenu, seul majeur du groupe, a avancé la légitime défense. Un des mineurs présents sur place a été condamné par le tribunal pour enfants. «Il était agressif dès le début en parlant grossièrement», avance à la barre le mis en cause dans la procédure. «Il a tenté de taper Nico* et je suis intervenu. Le gendarme nous a donné des coups. Je l’ai pris par la nuque pour calmer les tensions et j’ai serré. On est tombés par terre. Ma copine est venue pour faire bouclier.»

«J’ai eu peur qu’il riposte»

Une vision des choses contredite par l’avocate de la partie civile, qui parle d’«un gendarme d’unité d’élite qui n’a jamais perdu son sang-froid, d’après sa hiérarchie, roué de coups par deux individus». Sept jours d’ITT (incapacité totale de travail) lui sont délivrés, au regard de ses blessures, dont une fracture du nez. «Alors qu’il était à terre, pourquoi vous en être pris à lui ? Était-ce une réaction proportionnée ?», interroge un assesseur. «J’ai eu peur qu’il riposte», répond celui qui ne s’est jamais illustré dans les tablettes judiciaires et à qui ont été prescrits 2 jours d’ITT.

«Une erreur de parcours», selon son conseil, qui lui vaudra une peine de 6 mois de prison avec sursis probatoire courant sur une période de 2 ans. Le tribunal l’oblige à se rendre utile à la société en effectuant 70 heures de TIG (travail d’intérêt général). Il ne devra en aucun cas s’approcher du militaire, qu’il devra indemniser à hauteur d’une somme définie plus tard, lors d’une audience de renvoi sur intérêts civils (l’avocat a demandé 4 300 euros). Enfin, la juridiction nord-mosellane a refusé la requête de son avocat qui réclamait la non-inscription de la condamnation à son casier judiciaire.

* Le prénom a été changé

E. C.
(Le Républicain lorrain)

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