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Carambolage mortel sur l’A13 : le procès cinq ans après


Une personne avait perdu la vie dans ce tragique accident sur l'A13 entre Altwies et Frisange, le 31 octobre 2014 au petit matin. (Photo : archives police grand-ducale)

Depuis lundi, le tribunal se penche sur le tragique accident ayant fait un mort, fin octobre 2014, entre Altwies et Frisange. Sur les banc des prévenus : trois des cinq conducteurs impliqués dans ce carambolage. Ils ont 25 ans, 44 ans et 66 ans. Le premier d’entre eux se déplace aujourd’hui en chaise roulante, le deuxième, grièvement blessé aussi lors de cette collision, s’est avancé en boitant à la barre.

Il est environ 6h40 ce 31 octobre 2014, lorsque le conducteur d’une VW Golf mord l’accotement de l’A13 entre Altwies et Frisange avant de taper une borne d’appel d’urgence. Le choc est tel que le véhicule est propulsé sur la voie rapide de l’autoroute, où il termine sa course.

Mais cela ne s’arrête pas là. Deux autres voitures qui arrivent derrière la voiture accidentée ne réussissent pas à éviter l’obstacle. Au total cinq véhicules sont impliqués dans cette collision en chaîne. Une Fiat Punto, avec à son bord trois personnes, est particulièrement touchée. L’homme de 30 ans assis sur la banquette arrière succombera à ses graves blessures.

«Le brouillard était épais»

«Le brouillard était épais, la visibilité faible. Quand soudain on s’est retrouvés dans un véritable banc de brouillard», témoigne le collègue de travail de la victime. Ensemble, ils se rendaient ce vendredi matin sur un chantier. Selon les dires de l’homme sur le siège passager, le conducteur n’aurait eu aucune possibilité d’éviter la voiture devant eux. Comme leurs airbags auraient fonctionné, ils auraient eu l’intention de sortir du véhicule. «Il faut qu’on sorte d’ici», leur aurait lancé l’homme sur la banquette arrière. Mais au moment où ils s’y seraient apprêtés, et donc qu’ils avaient défait leur ceinture de sécurité, nouveau choc. Cette fois-ci une Audi A4 leur rentrait dedans par derrière. Après ce deuxième choc, le témoin se souvient avoir entendu le conducteur qui était coincé «crier», et le passager à l’arrière «pousser un râle».

Dépêchés sur les lieux, les secours découvrent à côté de la victime mortellement blessée, plusieurs autres blessés. Le conducteur de la Fiat Punto et de la VW Golf, notamment, sont grièvement blessés. Sorti de sa voiture après son accident, ce dernier a visiblement été percuté par un autre véhicule. Par quel véhicule exactement, le jeune homme de 25 ans, qui se trouve depuis en chaise roulante, a-t-il été blessé, l’expert ne peut toutefois pas le dire. «C’est un accident extrêmement complexe», ont décrit les deux experts chargés de sa reconstitution. En raison de la succession de collisions, les positions des véhicules accidentés ont évolué. Et les déclarations des accidentés sont divergentes. C’est donc à l’aide de certains calculs et de l’analyse des dégâts matériels qu’ils ont pu reconstituer le déroulement du crash.

Entre 80 et 100 km/h lors de la collision

Selon les calculs d’un des experts, le conducteur de l’Audi A4, qui se trouve également sur le banc des prévenus, roulait entre 80 et 100 km/h lorsqu’il a percuté la Fiat Punto. Des traces de laque rouge de sa voiture ont, par ailleurs, été retrouvées sur le flanc gauche de la VW Golf.

Les conditions météorologiques au moment du drame font débat. Le seul qui déclare qu’il n’y avait pas de brouillard, c’est le conducteur de l’Audi A4. Toujours est-il que, pour l’expert, en cas de nappe de brouillard, un automobiliste attentif aurait pu éviter la collision. En cas de «soudain brouillard opaque», la conclusion du spécialiste est néanmoins moins affirmative. La police technique avait aussi décelé des traces de freinage sur la chaussée, mais elles n’ont pu être attribuées à aucun véhicule en particulier.

Si aujourd’hui seuls trois des cinq conducteurs impliqués dans le crash se retrouvent sur le banc des prévenus, cela s’explique par le fait, qu’à deux d’entre eux aucune faute n’a visiblement pu être imputée. «La conductrice de la Seat Leon aurait pu s’arrêter avant la VW, si on ne lui était pas rentrée dedans», a soulevé le président.

Les conducteurs de la VW Golf, de la Fiat Punto et l’Audi A4 sont poursuivis pour avoir par défaut de prévoyance ou de précaution causé involontairement la mort du trentenaire et avoir blessé plusieurs personnes. Le procès devant la 16e chambre correctionnelle se poursuit ce mardi après-midi.

Fabienne Armborst

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