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Zika: Obama change de braquet et appelle à éviter toute panique


L'essentiel des cas d'infection par le virus aux Etats-Unis sont le fait de gens qui ont voyagé dans les zones infestées par les moustiques vecteurs de la maladie. (photo AFP)

Barack Obama, qui fut à l’offensive face à Ebola, veut prendre l’initiative sur le Zika, à l’origine d’une vaste épidémie en Amérique latine, tout en appelant à éviter la panique et en insistant sur la différence entre les deux virus.

Le président américain va demander au Congrès de débloquer 1,8 milliard de dollars de financement d’urgence pour la prévention et la recherche, a annoncé lundi la Maison Blanche, précisant que la proposition serait soumise « rapidement » aux élus.

« C’est quelque chose que nous devons prendre au sérieux », a souligné M. Obama dans un entretien diffusé sur CBS, en appelant toutefois à se garder de tout affolement face à cette épidémie qualifiée d' »urgence de santé publique de portée internationale » par l’organisation mondiale de la santé (OMS).

« La bonne nouvelle est que ce n’est pas comme Ebola, les gens ne meurent pas du Zika », a-t-il rappelé. « Nombre de personnes l’attrapent et ne savent pas qu’ils l’ont », a-t-il ajouté évoquant cette maladie soupçonnée de provoquer des malformations cérébrales chez les foetus.

L’agence européenne du médicament EMA a de son côté annoncé au même moment la mise en place d’un groupe d’experts destiné à accélérer la mise en place de traitements ou de vaccins contre le virus.

Au Brésil, pays le plus touché au monde par l’épidémie, Rio de Janeiro se préparait lundi à sa seconde nuit de défilés sur le sambodrome, aspergé d’insecticide pour ne pas laisser le virus Zika jouer les trouble-fête.

L’essentiel des cas d’infection par le virus aux Etats-Unis sont le fait de gens qui ont voyagé dans les zones infestées par les moustiques vecteurs de la maladie. Néanmoins, les autorités américaines ont confirmé un cas de transmission du virus par voie sexuelle.

Les fonds doivent servir à mieux préparer le pays à l’impact de la maladie qui se répand extrêmement rapidement en Amérique du sud et centrale mais aussi à Porto-Rico, territoire américain.

Le gouverneur de Porto Rico, Alejandro Garcia Padilla, a décrété vendredi l’état d’urgence sanitaire dans cette île des Caraïbes où 22 personnes ont été infectées, dont une femme enceinte. Ana Rius, secrétaire à la Santé, qui avait déjà conseillé aux femmes le mois dernier d’éviter de tomber enceintes, a aussi annoncé qu’une période de quarantaine avait été établie pour les dons du sang.

Crainte de l’arrivée du printemps

Les autorités craignent tout particulièrement qu’avec l’arrivée du printemps et de l’été, les moustiques porteurs du Zika n’atteignent les Etats méridionaux des Etats-Unis.

« Il y a encore beaucoup de choses que nous connaissons pas sur le virus Zika », a souligné l’exécutif américain en détaillant son plan.

Si la somme proposée est votée par le Congrès, l’essentiel des fonds (1,48 milliard) iront au ministère de la Santé. L’une des priorités assignée aux Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) sera d’augmenter les infrastructures permettant de mener à bien les tests.

Quelque 335 millions de dollars seront accordés à l’Agence américaine pour le développement international (USAID) pour aider les pays les plus touchés à lutter contre la transmission du virus, renforcer la formation dans le secteur de la santé avec un accent particulier mis sur les femmes enceintes.

L’agence obtiendrait aussi plus de flexibilité pour utiliser les fonds initialement dédiés à la lutte contre Ebola qui n’ont pas été utilisés.

Barack Obama cite régulièrement la lutte contre Ebola comme un exemple de leadership américain. En 2014, depuis la maison Blanche ou à la tribune de l’ONU, il avait lancé l’appel à la mobilisation internationale face à l’épidémie qu’il avait qualifiée de « menace potentielle pour la sécurité mondiale ».

Après avoir ordonné l’envoi de quelque 3.000 militaires américains en Afrique de l’Ouest pour mettre en place l’infrastructure logistique nécessaire, il avait ouvertement tancé les grands pays accusés de n’avoir pas pris la mesure de l’épidémie qui ravageait le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée.

Face à l’inquiétude qui semblait gagner, un temps, la population américaine, l’administration avait appelé à la mesure, rejetant notamment les appels pressants à interdire les vols en provenance des trois pays africains touchés.

L’épidémie a fait plus de 11.300 morts pour quelque 28.000 cas recensés.

Le Quotidien / AFP

 

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