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Washington veut «remuer ciel et terre» pour renforcer la défense ukrainienne


Le secrétaire de la Défense américaine, Lloyd Austin (au centre) face aux alliés européens ce mardi 26 avril. Photo : AFP

Les États-Unis sont décidés à « remuer ciel et terre » pour faire gagner l’Ukraine contre la Russie, a assuré le ministre américain de la Défense Lloyd Austin devant une quarantaine de pays réunis mardi en Allemagne pour renforcer les capacités militaires de Kiev.

« L’Ukraine croit clairement qu’elle peut gagner et c’est aussi le cas de tout le monde ici », a déclaré Austin à l’ouverture de cette réunion organisée à l’initiative de Washington sur la base aérienne américaine de Ramstein, dans l’ouest de l’Allemagne.

Une quarantaine de pays y sont représentés dont l’Allemagne qui a annoncé au même moment autoriser la livraison à Kiev de blindés de type « Guepard ». Il s’agit d’un tournant majeur dans la politique prudente suivie jusqu’ici par Berlin dans son soutien militaire à Kiev.

Au moment où la Russie vise le contrôle total du sud de l’Ukraine et de la région du Donbass, « nous pouvons faire plus à travers notre base industrielle de défense pour continuer à aider l’Ukraine à se défendre de manière encore plus efficace », a affirmé Austin.

« Nous allons continuer à remuer ciel et terre pour pouvoir les satisfaire », a ajouté le ministre qui s’est rendu dimanche à Kiev où il a rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en compagnie du secrétaire d’État Antony Blinken.

Les États-Unis, qui fournissent le plus gros de l’aide militaire internationale à l’Ukraine, veulent lui « donner le type de soutien, le type d’artillerie et de munitions qui seront efficaces à ce stade du combat », avait précisé le chef du Pentagone lors d’une conférence de presse en Pologne, non loin de la frontière ukrainienne.

Kiev réclame surtout de l’artillerie lourde et des blindés pour tenter de repousser les forces russes dans les vastes plaines du sud et de l’est du pays, mais l’équipement de fabrication russe auquel les forces ukrainiennes ont été formées se raréfie.

Couches-culottes et canons

Certains pays d’Europe de l’Est qui en ont encore en stock les envoient à Kiev, parfois en échange d’armement américain de nouvelle génération, comme les journalistes accompagnant Austin en Pologne ont pu le constater.

Le chef du Pentagone et Antony Blinken ont ainsi parlé à la presse lundi depuis un entrepôt où s’empilaient des tonnes d’aide humanitaire et militaire.

Non loin des palettes de matériel médical et de couches-culottes devant lesquelles ils étaient filmés étaient stockées des centaines d’obus et de roquettes de fabrication russe, données par des pays qui veulent généralement rester discrets sur leur participation à l’effort de guerre ukrainien.

À l’extérieur, sept véhicules tractant les canons Howitzers, d’une portée de 30 km, attendaient leur transfert, devant des centaines de palettes d’obus et de munitions diverses.

Mais cela ne suffit pas et les États-Unis, qui au début de l’invasion russe limitaient leurs envois à des armes « défensives », ont commencé à envoyer à Kiev des armements lourds de fabrication américaine, comme des obusiers Howitzers et des véhicules blindés divers.

Washington veut convaincre le plus grand nombre de pays de suivre ce mouvement.

La France a déjà annoncé envoyer des canons Caesar d’une portée de 40 kilomètres, et le Royaume-Uni a donné des missiles anti-aériens Starstreak et des blindés. Depuis Paris, le chef de la diplomatie Jean-Yves Le Drian a assuré lundi soir à l’issue d’un entretien avec son homologue Dmytro Kouleba que la France allait « approfondir » son appui à l’Ukraine « dans tous les domaines », y compris donc militaire.

Alliés proches et lointains

La réunion est aussi destinée à assurer la sécurité de l’Ukraine à plus long terme. « L’Ukraine a besoin de notre aide pour gagner aujourd’hui et elle aura encore besoin de notre aide quand la guerre sera terminée », a insisté Austin mardi.

Cette réunion ne se déroule pas dans le cadre de l’Otan, même si un représentant de l’Alliance atlantique y participe. Son secrétaire général, Jens Stoltenberg, a dû renoncer au déplacement pour raisons de santé.

Parmi les 40 pays participants, on trouve les alliés européens des États-Unis, mais aussi des pays plus lointains comme l’Australie et le Japon qui craignent qu’une victoire russe en Ukraine créée un précédent et encourage les ambitions territoriales de la Chine.

La Finlande et la Suède, pays traditionnellement neutres qui envisagent une adhésion à l’Otan depuis l’invasion de l’Ukraine, sont également représentées.

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