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Virus : « Nous avons sous-estimé la situation », juge le président suisse


"Les mesures prises ont toujours été un dosage des intérêts entre la santé, l'économie et la psyché des gens. Ce n'est pas tout noir ou tout blanc", relève Guy Parmelin. (photo AFP)

Le tout nouveau président de la Confédération helvétique, Guy Parmelin, a reconnu des erreurs dans la gestion de la pandémie, dans une interview au quotidien du dimanche SonntagsBlick.

« Entre juillet et septembre, nous avons sous-estimé la situation », déclare-t-il dans le journal dominical. « Nous pensions pouvoir maîtriser le virus », précise Guy Parmelin, reconnaissant que les autorités « en étaient loin ».

Sur Twitter, nombre de personnes ont eu vite fait de rappeler que dès le 3 juillet, la Task force scientifique chargée de conseiller sur la lutte contre la pandémie écrivait que « les infections par le SARS-CoV-2 augmentent en Suisse à un rythme alarmant » et réclamait des mesures urgentes. Il n’en a rien été.

Guy Parmelin a pris ses fonctions le 1er janvier, mais en tant que conseiller fédéral en charge de l’économie, il a joué un rôle important dans la gestion de la crise sanitaire depuis un an. Il conserve ce portefeuille pendant sa présidence d’un an.

La Suisse a connu une première vague relativement modérée par comparaison à la violence avec laquelle la pandémie frappait ses voisins européens, mais depuis l’automne le pays connaît une très forte deuxième vague. Depuis des semaines, le pays alpin de 8,6 millions d’habitant affiche plus de 4 000 infections nouvelles par jour et une centaine de morts quotidiens. Les vaccinations ont commencé dans plusieurs cantons du pays mais à un rythme encore lent. Qui plus est, ici comme ailleurs en Europe, le variant britannique du coronavirus a été détecté à au moins cinq reprises.

Coordination « pas toujours facile » avec les cantons

Samedi, les présidents des Verts et des Vert’libéraux ont réclamé au conseil fédéral de prendre des mesures strictes de lutte contre la pandémie accompagnées d’aides économiques, plutôt que l’actuelle politique « à hue et à dia ».

Guy Parmelin, membre du parti de la droite populiste UDC, a souligné que la coordination avec les cantons, qui assument l’essentiel de la responsabilité de la gestion de la crise sanitaire, « n’est pas toujours facile ». Le conseil fédéral a parfois dû prendre les choses en main pour coordonner la lutte contre la maladie.

Ces difficultés ont été illustrées en décembre 2020 quand le Conseil fédéral a voulu imposer de nouvelles mesures pour tenter de mettre un frein aux infections, qui s’emballaient. Les cantons francophones se sont plaints que leurs efforts des semaines précédentes n’étaient pas reconnus face aux cantons germanophones, où l’épidémie repartait de plus belle.

Un compromis a été trouvé, mais l’efficacité des mesures ou l’échec ne seront connus qu’après la trêve des confiseurs. « Les mesures prises ont toujours été un dosage des intérêts entre la santé, l’économie et la psyché des gens. Ce n’est pas tout noir ou tout blanc », relève Guy Parmelin.

Il dit en outre que le Conseil fédéral a pris note des derniers avertissements des scientifiques, qui redoutent notamment une troisième vague, alors que des hôpitaux sont proches de la saturation. « Ces analyses font partie du rôle des scientifiques et des spécialistes », ajoute Guy Parmelin, mais « c’est le rôle de la politique de décider ».

LQ/AFP

 

 

 

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