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Vignes brûlées, troncs calcinés: scènes de désolation après l’incendie du Var


Les flammes progressaient à 4 km/h dans la nuit, contre 1 km/h d'habitude, en raison d'un fort vent. (Photo AFP)

Vignes brûlées, chênes verts partiellement calcinés, poteaux électriques à terre: l’incendie qui fait rage depuis lundi dans le massif des Maures, au-dessus du Golfe de Saint-Tropez (Var), a laissé derrière lui un paysage de désolation, poussant de nombreux touristes à fuir leurs campings.

Au coeur de la Réserve naturelle nationale de la Plaine des Maures, là où l’incendie a débuté lundi vers 17H45, sur la commune de Gonfaron, des pompiers hagards tentent de récupérer après une nuit passée à lutter contre les flammes, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Si des fumeroles et une odeur âcre s’échappent de nombreuses parcelles de vigne dévorées par le feu, d’autres sont restées intactes: « C’est sans doute à cause de la vitesse du feu », explique à l’AFP Hubert Falco, maire de Toulon et président de la Métropole Toulon Provence Méditerranée. Un peu plus loin, des chênes-liège, végétation typique de cette région, exhibent leurs troncs brûlés, mais leurs branches semblent avoir été préservées. Le long d’une des routes départementales qui traverse le massif des Maures, des lignes électriques sont au sol, les poteaux calcinés.

« La vitesse de propagation de ce feu, c’est du jamais vu »: Mardi matin, le maire de La-Garde-Freinet, était encore sous le choc après que l’incendie a frôlé dans la nuit son village de quelques 2.000 habitants niché dans la forêt. « Nous n’avions jamais vu une telle vitesse, elle était trois à quatre fois supérieure à d’habitude », explique Thomas Dombry. La Garde-Freinet avait déjà été durement frappé par les flammes à l’été 2003, lors d’un sinistre qui avait provoqué la mort de trois pompiers.

Selon la commandante Delphine Vienco, des pompiers du Var, les flammes progressaient effectivement à 4 km/h dans la nuit, contre 1 km/h d’habitude, en raison d’un fort vent.

 « Papiers, doudous, coussins »

« Ce matin (mardi), le vent est bien tombé, cela n’a rien à voir avec hier soir », souffle M. Dombry, toujours auprès de l’AFP, après avoir passé la nuit éveillé auprès de ses concitoyens, dont une cinquantaine ont passé la nuit dans les deux salles mises à disposition par la municipalité, préférant ne pas rester confinés chez eux. « Maintenant, le but va être de faire le tour des hameaux isolés et de faire le bilan exact des dégâts ».

Parti de Gonfaron, au bord de l’autoroute A57, à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Toulon, l’incendie a été poussé plein est par le mistral, en direction du Golfe de Saint-Tropez: « Il fallait absolument protéger le golfe », rempli de touristes au coeur du mois d’août, reconnaît M. Falco, en saluant le travail des quelque 900 pompiers déployés sur la zone depuis lundi.

Si mardi matin « le feu est contenu, il n’est pas encore maîtrisé », a insisté auprès de l’AFP Dominique Lain, maire du Luc et président du Service départemental d’incendie et de secours du Var.

Dans le ciel de Cogolin et de Grimaud, à quelques encablures des plages de Saint-Tropez et Ramatuelle, des Canadairs volent sans relâche. Une lourde armada a été mobilisée contre les flammes, avec sept Canadairs, trois avions Dash, mais aussi le Puma lourd de la sécurité civile, deux hélicoptères bombardiers d’eau du département et l’hélicoptère Dragon 83, selon la Préfecture du Var dans son dernier communiqué publié mardi.

« Il y a un ballet incessant de Canadairs au dessus de nos têtes ce (mardi) matin », témoignent auprès de l’AFP des résidents de Grimaud. Si une épaisse fumée noire avait enveloppé ce village pittoresque dans la nuit, elle s’était dissipée mardi matin, mais l’odeur de brûlé reste prégnante.

Certains campeurs ont cependant passé une nuit difficile, après avoir préféré fuir face aux flammes, comme ces trois familles parties précipitamment lundi soir de leur camping de la Môle, dans l’arrière pays de Cavalaire: « On a d’abord commencé par sentir la fumée, vers 19H00, puis on a vu les flammes sur la colline. On hésitait, mais quand on a vu ça, on a décidé de partir », explique Cindy Thinesse, interrogée par l’AFP à Cogolin.

« On a eu très peur », confirme son amie Céline Lopez: « On a pris le minimum, papiers, doudous, coussins, et on a fui. On est allé à l’inverse du feu et on a tenté de dormir dans notre voiture garée dans une ruelle de St Aygulf [près de Saint-Raphaël]. Là, on attend le feu vert pour regagner le camping et finir nos vacances », explique la vacancière venue de Strasbourg.

A Bormes-les-Mimosas, ville proche de la résidence d’été du président Emmanuel Macron, des centaines de campeurs évacués ont trouvé refuge dans un gymnase, ont constaté des journalistes de l’AFP.

LQ/AFP

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