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Variants : le Royaume-Uni impose un tour de vis à ses frontières


Les résidents britanniques ou les Irlandais arrivant de pays jugés à haut risque, comme l'Afrique du Sud, seront consignés dans un hôtel. (photo AFP)

Le Royaume-Uni a annoncé mardi un nouveau tour de vis à ses frontières, assorti de lourdes sanctions pour les contrevenants, craignant de plus en plus d’être exposé à des variants du coronavirus potentiellement résistants aux vaccins.

Déplorant près de 113 000 morts, le pire bilan d’Europe, le pays craint de compromettre la campagne de vaccination massive sur laquelle il table pour lever progressivement au printemps le strict confinement imposé à sa population.

Dès lundi, tous les voyageurs arrivant en Angleterre devront se soumettre à deux tests PCR, aux deuxième et huitième jours d’une quarantaine obligatoire de dix jours, a annoncé le ministre de la Santé, Matt Hancock, devant les députés. Tout test positif sera soumis à une analyse de génome pour identifier un éventuel variant, et remettra à zéro le compteur de la quarantaine, a-t-il ajouté, disant travailler avec les autres nations du Royaume-Uni pour une approche uniformisée. Cette mesure s’ajoute à l’obligation, pour tous les voyageurs, de présenter un test anti-Covid négatif réalisé dans les 72 heures avant leur départ.

Les résidents britanniques ou les Irlandais arrivant de 33 pays jugés à haut risque, comme l’Afrique du Sud où circule un variant susceptible de résister en partie aux vaccins, seront consignés dans un hôtel et placés sous surveillance durant dix jours. Ils seront facturés 1 750 livres (près de 2 000 euros) pour l’ensemble du séjour et les tests. Les arrivées de ces pays, parmi lesquels figurent aussi le Portugal et de nombreux pays d’Amérique du Sud, sont déjà interdites aux personnes ne résidant pas au Royaume-Uni.

Une étude a récemment démontré une faible efficacité chez les jeunes adultes du vaccin développé par AstraZeneca et l’université d’Oxford contre les formes légères du Covid-19 dues au variant sud-africain. « Je ne m’excuserai pas pour la force de ces mesures, parce qu’en tant que nation, nous sommes confrontés à l’une des menaces les plus importantes pour notre santé publique », a justifié Matt Hancock.

Amendes voire prison 

Les contrevenants encourent de lourdes sanctions, allant de 1 000 livres d’amende (1 125 euros) pour un test négatif manquant à l’arrivée jusqu’à 10 000 livres pour ceux qui tentent d’échapper à la quarantaine à l’hôtel. Les voyageurs qui mentent sur leur séjour dans un pays à risque dans les dix jours précédant leur arrivées encourent même jusqu’à 10 ans de prison.

Les tests à effectuer après l’arrivée comme les chambres d’hôtel devront être réservés avant le départ via une plateforme en ligne. Le gouvernement a déjà réservé 4 600 chambres auprès de 16 hôtels, et davantage suivront si nécessaire. S’il soutient ces mesures, le Parti travailliste, principale formation d’opposition, a regretté qu’elles n’aillent pas assez loin.

Le Royaume-Uni est actuellement soumis à un dur confinement après avoir subi une flambée des contaminations attribuée au variant plus contagieux apparu dans le sud de l’Angleterre.

Il joue son va-tout sur la vaccination et a déjà administré près de 12,3 millions de premières doses depuis le lancement de la campagne début décembre, au moyen de deux vaccins, le Pfizer/BioNTech et l’AstraZeneca/Oxford. Il est en passe d’atteindre son objectif de vacciner d’ici à la mi-février quelque 15 millions de soignants et de personnes de plus de 70 ans, lesquelles représentent la majorité des décès.

AFP/LQ

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