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USA : les démocrates lancent une procédure de destitution contre Trump


La croisade de Nancy Pelosi contre le président américain n'a, à ce stade, peu de chances d'aboutir. (photos AFP)

La cheffe des démocrates au Congrès américain Nancy Pelosi a annoncé mardi la première étape en vue d’une procédure de destitution solennelle de Donald Trump, soupçonné d’avoir demandé au président ukrainien d’enquêter sur son rival Joe Biden.

« Les actes du président jusqu’à ce jour ont violé la Constitution », a accusé la présidente démocrate de la Chambre des représentants. Donald Trump a « trahi son serment » de président, « la sécurité nationale » et « l’intégrité des élections » américaines, a-t-elle asséné lors d’une allocution au Congrès. « Aujourd’hui, j’annonce que la Chambre des représentants ouvre une enquête officielle en vue d’une procédure de destitution », a poursuivi Nancy Pelosi, jusque là réticente à s’engager dans cette voie périlleuse.

Sur un plan pratique, elle a demandé aux six commissions de la chambre basse qui enquêtent déjà sur le président républicain de se placer dans le cadre de cette procédure. Concrètement, cela signifie que, si elles rassemblent suffisamment d’éléments à charges, elles pourront rédiger des articles de mise en accusation, qui seront soumis au vote en séance plénière.

Les démocrates disposant d’une majorité à la Chambre, le président Trump court un risque conséquent d’être mis en accusation, « impeached » en anglais, ce qui n’est arrivé qu’à deux de ses prédécesseurs dans toute l’histoire des États-Unis. Il sera toutefois jugé par le Sénat, toujours contrôlé par les républicains. Seul un vote à la majorité des deux tiers pourrait aboutir à sa destitution, ce qui parait à ce stade peu probable.

Trump parle d’un échange « irréprochable »

Voici les principaux éléments de cette affaire nébuleuse qui implique un mystérieux lanceur d’alerte, le président ukrainien et des millions de dollars d’aide : le 9 septembre, l’inspecteur général des services de renseignement a informé le Congrès qu’il avait été saisi un mois plus tôt d’un problème « urgent » par un lanceur d’alerte « crédible », lui-même membre de la communauté du renseignement.

Mais l’administration de Donald Trump a refusé de transmettre aux parlementaires le contenu de ce signalement. Les médias américains ont alors enquêté sur cet énigmatique lanceur d’alerte. Selon eux, il s’était inquiété, entre autres, du contenu d’une conversation téléphonique entre Donald Trump et son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, survenue le 25 juillet.

Acculé par de nombreuses fuites, le président américain a reconnu dimanche avoir évoqué lors de cet entretien le favori de la primaire démocrate pour la présidentielle de 2020, Joe Biden, et son fils Hunter. Mais il a assuré que l’échange était « irréprochable » et s’est engagé à rendre son contenu intégralement public. Quelques jours avant cet échange, Donald Trump avait ordonné le gel de près de 400 millions de dollars d’aide militaire à l’Ukraine finalement débloqués, sans plus d’explications, le 12 septembre.

Jugeant « la séquence » troublante, l’opposition démocrate le soupçonne d’avoir utilisé ces fonds pour pousser Zelensky à lancer une enquête pour corruption sur Joe Biden et son fils Hunter, qui a fait des affaires en Ukraine. « Je n’ai mis aucune pression sur » l’Ukraine, a rétorqué Donald Trump, qui assure avoir bloqué cette aide pour inciter d’autres pays occidentaux à contribuer au budget militaire de l’Ukraine. Depuis des mois, les élus du Congrès les plus à gauche souhaitent ouvrir une procédure de destitution contre Donald Trump, notamment en raison des pressions exercées sur l’enquête sur les ingérences russes dans la campagne présidentielle de 2016. Les nouvelles accusations ont rallié de nombreux modérés à leur cause.

LQ/AFP

 

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