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Une nouvelle tuerie sur un campus américain fait 10 morts


Veillée de deuil à Roseburgdans l'Oregon le 1er octobre 2015 après la fusillade qui a fait dix morts et sept blessés sur un campus. (Photo : AFP)

Un homme a abattu jeudi dix personnes sur un campus universitaire de l’Oregon, un nouveau massacre qui a provoqué la colère du président Barack Obama face aux fusillades devenues «une chose banale» aux États-Unis.

Selon le témoignage d’une étudiante, le tireur, qui a méthodiquement abattu ses victimes, passant d’une salle de cours à l’autre de l’Université d’Umpqua, dans le nord-ouest du pays, visait en particulier les chrétiens.

«Pour l’instant, nous pouvons confirmer dix morts» et sept blessés dans la fusillade, dont certains grièvement, a déclaré le shérif du comté local John Hanlin lors d’une conférence de presse. Le tireur est mort lors «d’un échange de coups de feu» avec la police, a-t-il ajouté.

Plusieurs médias américains affirment qu’il s’agit de Chris Harper Mercer, un homme de 26 ans qui ne serait pas étudiant dans l’université où s’est déroulé le massacre. Les motivations du tireur n’étaient pas connues une douzaine d’heures après le massacre.

Mais un homme dont la fille a été blessée à déclaré à CNN que le tireur avait ordonné aux étudiants de se lever s’ils étaient chrétiens, avant de tirer sur eux. «Ils devaient se lever et il disait : +Bien parce que si vous êtes chrétien vous allez voir Dieu dans juste une seconde+», a déclaré Stacy Boylan à la chaîne, rapportant le témoignage de sa fille.

Celle-ci a survécu en faisant le mort et a expliqué à son père que le tireur avait fait irruption dans la salle de classe et avait tiré sur l’enseignant à bout portant. Selon des sources citées par CBS News, «quatre armes – plusieurs pistolets et un fusil – (qui) ont été retrouvées sur les lieux de la fusillade».

«Nos pensées et nos prières ne sont pas suffisantes», a lancé le président Obama, le visage fermé, visiblement en colère, quelques heures après la fusillade, appelant une nouvelle fois le Congrès à légiférer pour mieux encadrer l’utilisation des armes à feu.

«C’est devenu une chose banale», a-t-il déploré, «nous sommes devenus insensibles à cela. Il ne doit pas être aussi facile que cela pour quelqu’un qui veut infliger du mal aux autres de mettre la main sur un fusil».

Prenant les Américains à témoin, M. Obama a appelé ces derniers à demander des comptes à leurs élus sur ce sujet: «A chaque fois qu’un drame comme celui-ci se produira, je répéterai que nous pouvons y faire quelque chose mais que nous devons changer nos lois».

Étudiants paniqués

«J’étais dans la classe d’à côté de celle où le tireur» se trouvait, a témoigné une étudiante, Cassandra Welding, sur CNN. En entendant des coups de feu, «tous les étudiants dans la classe se sont jetés sous les bureaux et une femme, une de mes camarades de classe, a été voir ce qu’il se passait, a ouvert la porte et malheureusement le tireur a tiré sur elle».

Les étudiants paniqués ont alors fermé la porte, éteint la lumière et appelé la police et leurs familles, tentant de se protéger avec «nos sacs, chaises, tout ce qu’on pouvait trouver au cas où il entre», a poursuivi Cassandra Welding. L’université est installée dans une région reculée et rurale vivant principalement de l’exploitation du bois. Le maire de Roseburg a évoqué un crime «insensé».

Obama Jeudi soir, une veillée aux chandelles se tenait à Roseburg, et d’autres scènes similaires accompagnées souvent de prières se répétaient ailleurs dans l’Etat. Le campus universitaire, où étudient quelque 3.000 personnes, restera fermé aux étudiants jusqu’à au moins lundi, a annoncé la direction.

Les fusillades sont très fréquentes dans les lycées et universités aux Etats-Unis: l’une d’elles avait déjà eu lieu dans un lycée du Dakota du Sud mercredi, faisant un blessé, et une autre début septembre dans une université de Sacramento avait fait un mort et deux blessés.

Le 16 avril 2007, un étudiant de 23 ans avait tué 32 personnes avant de se donner la mort sur le campus de l’université de Virginia Tech, à Blacksburg (Virginie). C’est la pire fusillade de l’histoire du pays en temps de paix.

Plus récemment, un jeune homme de 20 ans avait massacré 26 personnes, dont 20 enfants, dans l’école de Sandy Hook à Newtown (Connecticut), le 14 décembre 2012. Dans une Amérique choquée par la mort des écoliers, Barack Obama avait alors tenté, en vain, d’oeuvrer en faveur d’un durcissement de la législation sur les armes.

AFP/M.R.

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