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Syrie : la coalition internationale intensifie ses frappes sur Raqa


De la fumée au-dessus d'un quartier de Raqa lors de l'avancée des Forces démocratiques syriennes, le 7 juin 2017. (Photo : AFP)

La coalition internationale sous commandement américain intensifie ses raids aériens sur Raqa et sa banlieue, tuant de nombreux civils, alors que les forces arabo-kurdes poursuivent leur progression dans le principal fief du groupe Etat islamique (EI) en Syrie.

Dans l’est de la ville, les combats au sol se poursuivaient vendredi entre les jihadistes et les Forces démocratiques syriennes (FDS) soutenues par Washington qui ont annoncé mardi le lancement de l’assaut final sur Raqa. «Les bombardements de la coalition internationale se sont poursuivis toute la nuit sur Raqa et ses environs», a indiqué le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. «Vingt-trois civils ont été tués dans la soirée de jeudi» à la suite de «25 frappes aériennes», a précisé l’OSDH.

Parmi les victimes, 15 personnes ont péri dans une frappe qui a visé un café internet dans la banlieue ouest de Raqa où sont positionnées les FDS qui tentent d’attaquer la ville par ce front occidental. La coalition internationale antijihadistes fournit aux FDS des armes, un appui aérien et les assiste au sol avec des conseillers. Les raids de la coalition, qui se poursuivaient vendredi matin, visent à «ébranler les capacités de l’EI et à ouvrir la voie aux FDS dans l’est de la ville et (leur permettre) de lancer l’assaut sur d’autres fronts», selon Rami Abdel Rahmane.

Les FDS «ont pris le contrôle du quartier de Mechleb» dans l’est de la ville et «procèdent actuellement au nettoyage des mines et des engins explosifs», a affirmé le porte-parole de ces forces, Talal Sello. Selon lui, les FDS avancent également à la périphérie nord de Raqa et ont «réussi à repousser une attaque de l’EI dans la banlieue ouest de la ville». La bataille de Raqa constitue l’un des principaux fronts de la guerre aux multiples belligérants en Syrie qui a fait plus de 320 000 morts depuis mars 2011.

40 000 enfants en danger

Abou Mohammad, un militant du collectif «Raqa is Being Slaughtered Silently» («Raqa est massacrée en silence»), a décrit les bombardements de la coalition comme «insensés». Selon lui, les conditions de vie se détériorent avec, outre les bombardements, des pénuries d’eau et d’électricité, et l’ouverture des magasins «une heure ou deux» seulement. «La vie de plus de 40 000 enfants est en danger», a mis en garde l’Unicef vendredi.

«Les enfants sont privés des besoins les plus basiques», a affirmé le directeur régional de l’agence onusienne, Geert Cappelaere. Capturée par les jihadistes en 2014, Raqa est devenue le symbole des atrocités de l’EI ainsi qu’une base pour la planification d’attentats commis à l’étranger. Selon le Pentagone, il reste «jusqu’à 2 500» combattants de l’EI dans la ville. Des dizaines de milliers de civils ont fui la ville et ses environs depuis le lancement par les FDS en novembre de leur vaste opération pour chasser l’EI de son principal bastion en Syrie. Il resterait aujourd’hui à Raqa environ 160 000 personnes, contre 300 000 avant le début de la guerre en 2011, estime l’ONU.

Le régime de Bachar al-Assad considère la reprise de Raqa comme une «priorité», mais ses troupes sont encore loin de la ville. Elles ont réussi mardi à pénétrer dans la province du même nom par l’ouest, et ont repris à l’EI «20 villages», aidées par des frappes russes, selon l’OSDH. Une source militaire syrienne avait affirmé mardi que l’objectif de l’avancée des forces gouvernementales dans la province de Raqa était «d’assurer la sécurité de la province (voisine) d’Alep contre les attaques des jihadistes». Il n’est pas encore clair s’il existe une quelconque coordination entre les forces du régime et les FDS.

Le Quotidien/AFP

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