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Sécher les cours pour la planète, le pari des jeunes Belges


Comme tous les jeudis maintenant, les jeunes ont envahi les rues de Bruxelles. (photo AP)

Plus de 30 000 jeunes, dont 12 500 à Bruxelles, ont manifesté jeudi en Belgique pour la quatrième semaine consécutive contre le réchauffement climatique, un mouvement initié par des lycéens pour mettre la pression sur le monde politique.

Regard bleu, joue rosies par le froid, mégaphone rouge en main, elle domine la foule et lance sous les hourras : « Nous avons besoin de changement! Maintenant! » Anuna De Wever, lycéenne flamande de 17 ans est l’égérie du mouvement « Youth For Climate », qui voit depuis quatre semaines les lycéens belges « brosser » (sécher) les cours chaque jeudi afin de marcher pour le climat.

Quelque 3 000 personnes se sont ainsi rassemblées le premier jeudi à Bruxelles, 12 000 le deuxième et 35 000 la semaine passée. Avec 12 500 jeunes, collégiens, lycéens et étudiants, réunis jeudi dans la capitale belge, le mouvement pourrait marquer des signes d’essoufflement. Mais 15 000 personnes ont dans le même temps manifesté à Liège. Et dimanche, la Marche européenne pour le Climat, avait mobilisé 70 000 personnes à Bruxelles, une participation très élevée pour la ville.

« Nous devons tous demander aux responsables de notre planète de résoudre ce problème dès maintenant, d’écouter les experts et de jurer que le climat sera une priorité jusqu’à ce que nous soyons à l’abri », poursuit Anuna De Wever, devenue une vedette médiatique dans son pays et cible de menaces de morts sur Facebook. Elle scande en anglais : « Que voulons nous ? La justice climatique ! Quand le voulons nous ? Maintenant ! »

Le gouvernement interpellé

La foule, qui a manifesté jeudi dans une ambiance festive mais un froid glacial entre la gare du Nord et celle du Midi, regroupe autant de jeunes francophones que flamands.  A un coin de rue, une cinquantaine de têtes grises les applaudissent : les « grand-parents pour le climat ». « Bravo les jeunes ! », lance un grand-père. Rebelote quelques mètres plus loin, avec une douzaine de membres du parti écologiste « Ecolo ». Les lycéens les snobent, indifférents. Pas les caméras et les photographes, ravis des images des deux militants astucieusement déguisés en ours polaire pour les attirer.

Certains se sont peinturluré le visage, d’autres ont mis des masques, symbole de la pollution. « On dit qu’on est là pour sécher les cours, mais aujourd’hui, on n’avait pas cours », s’étonne Elias, un lycéen de 15 ans. « Je n’ai pas envie de me retrouver dans vingt ans avec un climat détruit et de me dire que j’ai rien fait », ajoute-t-il, affirmant faire « de petites choses », à son échelle, pour le climat : « éviter les bouteilles en plastique, prendre des petites douches, les transports en commun ».

Un peu plus loin, Tim, un étudiant de 20 ans, ajoute : « j’essaye de faire de mon mieux et c’est bien que les gens agissent. Mais la grande différence sera faite par le gouvernement. » Les lycéens ont reçu jeudi le soutien de plus de 3 400 scientifiques belges, qui demandent dans une lettre ouverte aux autorités belges de se montrer plus ambitieuses sur le climat.

LQ/AFP

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