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L’Etat islamique revendique l’attentat à Istanbul


Un policier turc protège l'entrée du site de l'attentat à Istanbul, le 1er janvier 2016. (Photo : AFP)

Le groupe Etat islamique a revendiqué lundi l’attentat contre une discothèque d’Istanbul qui a fait 39 morts dans la nuit du nouvel An et dont l’auteur en fuite est traqué par les autorités turques.

Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, l’EI indique qu’«un des soldats du califat» a mené l’attaque contre une boîte de nuit huppée de la métropole turque, qui a fait de nombreuses victimes étrangères, pour la plupart originaires de pays arabes.

Les familles des plus de 20 victimes étrangères devaient récupérer lundi les corps de leurs proches tués par un homme qui a surgi dans la discothèque Reina dans la nuit de samedi à dimanche et tiré au hasard sur les centaines de personnes qui célébraient la nouvelle année. Cette attaque marque une entrée sanglante en 2017 pour la Turquie, déjà secouée en 2016 par une tentative de coup d’Etat et une vague d’attentats meurtriers attribués aux jihadistes ou liés à la rébellion kurde.

C’est la première fois que l’EI revendique un attentat à Istanbul, mais plusieurs attaques contre des cibles touristiques dans la métropole turque lui ont déjà été attribuées par les autorités. En novembre, l’agence Amaq, organe de propagande de l’EI, avait affirmé que les jihadistes étaient derrière un attentat au véhicule piégé à Diyarbakir (sud-est). Mais cette attaque avait ensuite également été revendiquée par des Kurdes radicaux.

A 01h15 dimanche (heure locale), un homme armé d’un fusil d’assaut a surgi devant le Reina, discothèque située au bord du Bosphore sur la rive européenne d’Istanbul, abattant deux personnes à l’entrée avant de pénétrer à l’intérieur et d’y semer la mort. Selon les médias turcs, l’assaillant a tiré entre 120 et 180 balles au cours de l’attaque qui a duré environ sept minutes, avant de changer de tenue et de s’enfuir.

« Le danger continue »

L’identité de l’assaillant n’était pas connue, mais le quotidien Hürriyet a rapporté lundi que les autorités suivaient la piste de l’EI et que le tueur pourrait venir du Kirghizistan ou d’Ouzbékistan. Le ministre de l’Intérieur, Süleyman Soylu, a déclaré dimanche que d’intenses efforts étaient entrepris pour retrouver le tireur et a espéré qu’il serait attrapé rapidement. «Le danger continue», écrit lundi le chroniqueur Abdulkadir Selvi dans le quotidien Hürriyet. «Tant que ce terroriste ne sera pas arrêté, nous ne saurons pas où et quand un massacre pourrait avoir lieu.»

Cette attaque s’est produite malgré un déploiement massif de forces de police à Istanbul, ville tentaculaire frappée par de nombreux attentats au cours de l’année écoulée. Selon Hürriyet, les enquêteurs estiment que l’assaillant pourrait être lié à une cellule qui a commis un triple attentat-suicide à l’aéroport Atatürk d’Istanbul qui a fait 47 morts en juin, imputé à l’EI par les autorités.

Lire aussi : Istanbul : chasse à l’homme en cours après le carnage dans une boîte de nuit

 

L’attentat du Nouvel An survient alors que l’armée turque mène depuis quatre mois une incursion dans le nord de la Syrie dont elle tente de déloger l’EI et des milices kurdes. Dans son communiqué, l’EI accuse la Turquie, un pays peuplé majoritairement de musulmans, de s’être alliée aux chrétiens. Des rebelles syriens appuyés par l’armée turque tentent depuis plusieurs semaines de reprendre la ville d’Al-Bab, un bastion de l’EI dans le nord de la Syrie, où les forces d’Ankara ont subi de lourdes pertes.

L’état-major turc a indiqué lundi que des avions turcs et russes avaient bombardé des cibles de l’EI dans le secteur d’Al-Bab dans la nuit de dimanche à lundi.

Corps rendus aux familles

D’après les derniers chiffres des médias turcs, 12 Turcs sont décédés dans l’attentat, dont un belgo-turc, et 26 étrangers. Une victime n’a toujours pas été identifiée. Parmi les tués, pour la plupart originaires de pays arabes, figurent deux Jordaniens, trois Irakiens et trois Libanais, selon les autorités des trois pays. Une Franco-tunisienne, une Canadienne et une jeune Israélienne font également partie des morts.

«Nous étions venus pour passer un bon moment, mais tout s’est soudain transformé en nuit d’horreur», a raconté Maximilien, un touriste italien. «On a entendu des tirs de kalachnikov, on s’est dit que c’était peut-être des gens qui avaient trop bu et qui se bagarraient, mais les gens ont commencé à se jeter par terre», a témoigné Albert Farhat, sur la chaîne libanaise LBCI. Cette attaque a suscité une vague de réactions indignées dans le monde. Washington, Moscou, Paris et Berlin, ainsi que le pape François, l’ont notamment condamnée.

Le Quotidien/afp

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