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Laurent Pietraszewski : qui est le nouveau « Monsieur retraites » français ?


Laurent Pietraszewski a fort à faire avec le dossier des retraites en France. Il n'a pas toujours fait preuve de diplomatie avec les syndicats dans sa vie professionnelle (Photo : AFP).

Le député LREM du Nord Laurent Pietraszewski, nouveau M. Retraites du gouvernement, est un connaisseur des questions sociales dépeint comme « un gros bosseur », et qui a laissé des souvenirs partagés de son long passage aux ressources humaines du distributeur Auchan.

Élu en 2017 avec l’étiquette « société civile », ce macroniste de la première heure était, jusqu’à sa nomination comme secrétaire d’État chargé des retraites, pressenti pour être le rapporteur à l’Assemblée du projet de loi sur les retraites à l’Assemblée. Il en est « le meilleur connaisseur » à l’Assemblée et est « loyal, apprécié et compétent », a affirmé la députée LREM Aurore Bergé à l’AFP, à l’unisson des responsables de la majorité. Volubile, l’élu de 53 ans au crâne dégarni, qui use parfois du jargon managérial, s’était fait connaître dès le début de la législature en tant que rapporteur de la réforme controversée du Code du travail, premier gros chantier du quinquennat. Il l’avait défendue sans relâche face à des oppositions de gauche très remontées. Cet adepte de la boutade était entré en septembre au porte-parolat du groupe majoritaire, dont il a toujours suivi la ligne. Il est dépeint par ses collègues marcheurs comme « un gros bosseur » et « une valeur sûre », sa nomination étant vue comme « logique et méritée », après le départ de l’ex-haut commissaire Jean-Paul Delevoye.

De source parlementaire LREM, ce député étiqueté « plutôt aile droite », ne fait toutefois pas l’unanimité car il est perçu comme ayant « tendance à entourlouper les gens ». Il a de « bonnes relations avec les syndicats mais la réputation d’enrober les choses », et il peut être « cassant », selon la même source. M. Pietraszewski voit dans la réforme « un formidable projet de société ». Lors de la passation de pouvoir avec M. Delevoye mercredi, il a assuré vouloir s’inscrire dans sa « continuité ». Né en Seine-Saint Denis, marié et père de deux filles, il a grandi à Epinay-sur-Seine avant de passer son adolescence à Lambersart, à côté de Lille. Après un DEA en économie appliquée à Lille, il a fait sa carrière chez Auchan, dans le management opérationnel puis dans les ressources humaines. « Ceux qui l’ont côtoyé gardent de lui le souvenir de quelqu’un d’abordable, à l’écoute et ouvert », rapporte un porte-parole du groupe de distribution. Le son de cloche des syndicats est différent. Guy Laplatine, ex-délégué syndical CFDT Auchan, évoque un épisode au début des années 2000 à Béthune: « Il avait fait très fort, il avait fait mettre en garde à vue une déléguée syndicale qu’il soupçonnait d’avoir donné un petit pain à une employée de la galerie marchande ». « Il n’a jamais pu prouver que c’était vrai, et de fait ça ne l’était pas » et elle a « ensuite été réintégrée ». Au sujet de cet épisode, le député avait dit au Monde en 2017 avoir eu « à traiter les éléments objectifs » du dossier: « La sanction prononcée, quelques jours de mise à pied, était mesurée et adaptée. Elle n’a pas été contestée aux prud’hommes ».

« Il licenciait à tout va »

Autre syndicaliste CFDT à Auchan, Luc Fourrier dit ses « mauvais souvenirs » d’un homme « hypocrite et méchant » qui « n’a jamais été sincère » et « licenciait à tout va ». Le passé de rapporteur de la loi travail de celui surnommé « Pietra » est raillé dans l’opposition. Pour Marine Le Pen (RN), cette nomination c’est « le macronisme pur jus ». « Après avoir cassé le code du travail, il va casser les retraites… », déplore Caroline Fiat (LFI). Pour Pierre Dharréville (PCF), c’est « un adversaire respectueux », mais c’est dommage qu’il soit « préposé à la casse sociale », un autre élu de gauche déplorant qu’il soit « dans le moule » de la macronie. La déclaration d’intérêts de M. Pietraszewski à la HATVP fait apparaître une somme de plus de 70 000 euros perçue d’Auchan en 2019, qui correspondent à son indemnité pour licenciement économique. « C’était parfaitement légal », s’agissant d’indemnités de licenciement perçues pour « 27 années d’ancienneté », a affirmé mercredi la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, après des attaques du RN à LFI. Sa suppléante Florence Morlighem, qui a claqué la porte de LREM en octobre, a annoncé à l’AFP qu’elle allait néanmoins siéger au groupe majoritaire à l’Assemblée.

AFP

Un commentaire

  1. Est-il compétent? La seule question qui vaille.
    Est-il capable d’emmagasiner en quelques semaines le travail de deux ans, même si ce dernier fut particulièrement mauvais?
    Etant de la LREM, tous les doutes sont permis tant le niveau moyen de cette confrérie est particulièrement bas.

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