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L’Allemagne réclame l’arrêt de deux réacteurs belges, Bruxelles se défend


La centrale de Doel en Belgique. (photo AFP)

L’agence de contrôle nucléaire belge a assuré mercredi que les réacteurs de Doel 3 et Tihange 2, dont l’Allemagne a demandé l’arrêt temporaire, répondaient « aux exigences de sûreté les plus sévères » et qu’il n’y avait « aucune raison » de revenir sur la décision de les maintenir en activité.

Berlin avait demandé à une commission d’experts allemands de se pencher sur la sûreté des deux réacteurs, qui représentent à eux deux un tiers de la puissance des sept réacteurs belges, exploités par Electrabel (groupe Engie, ex-GDF Suez). Fermés pendant deux ans à cause de fissures, ils ont repris du service en décembre dernier.

Les experts allemands « n’ont pas d’indices concrets » que les fissures présentent un danger, « mais ne peuvent pas confirmer non plus qu’il n’y en ait pas », a estimé le ministère allemand de l’Environnement. « C’est pourquoi je considère qu’il serait bon d’arrêter provisoirement les réacteurs, du moins le temps que d’autres tests soient menés », a plaidé la ministre allemande de l’Environnement Barbara Hendricks.

« J’ai formulé cette requête auprès du gouvernement belge », a ajouté Mme Hendricks, « (…) cela montrerait que la Belgique prend au sérieux les inquiétudes de son voisin allemand ».

En réponse, l’Agence fédérale belge de contrôle nucléaire (AFCN) a dit « prendre acte, non sans étonnement, des déclarations de la ministre allemande », en rappelant la tenue d’une réunion avec les experts allemand début avril à Bruxelles.

« Ni les discussions menées durant cette réunion, ni les déclarations de la ministre Hendricks, ne déstabilisent les conclusions de l’AFCN. Les centrales de Doel 3 et Tihange 2 répondent aux exigences de sûreté les plus sévères », a jugé l’agence de contrôle belge.

« L’AFCN est toujours prête à collaborer avec ses homologues allemands (…) à condition que, du côté allemand, il y ait une volonté de collaborer de façon constructive », a déclaré le directeur général de l’agence, Jan Bens.

Si le gouvernement de droite de Charles Michel a laissé le soin à l’AFCN d’exprimer la réponse officielle belge, le s partis d’opposition écologistes Ecolo (francophone) et Groen (néerlandophone) ont estimé que la Belgique « ne peut ignorer la demande de l’Allemagne ».

Cette demande « doit résonner comme un signal d’alarme: ces centrales doivent fermer », a affirmé le député vert Jean-Marc Nollet, cité dans un communiqué.

Un autre parti d’opposition, la formation centriste francophone CDH (Centre démocrate humaniste), a réclamé une « réunion d’urgence de la sous-commission Sécurité nucléaire » du Parlement belge et que les experts allemands « puissent être entendus dans les meilleurs délais » en présence du ministre de l’Intérieur, chargé de la sécurité des centrales, Jan Jambon, et des représentants de l’AFCN.

L’Allemagne, qui est en passe de fermer ses réacteurs nucléaires, est très remontée contre ceux de ses voisins sujets à de fréquentes pannes, et dans lesquels elle voit une menace pour sa sécurité.

Dans son viseur, outre Tihange et Doel, les centrales françaises de Cattenom, en Lorraine, et Fessenheim en Alsace, que Berlin demande instamment à Paris de fermer.

Le Quotidien / AFP

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