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Karabakh : une cathédrale historique arménienne bombardée


La cathédrale a déjà été détruite lors de la guerre en 1990. (photo AFP)

Une cathédrale arménienne historique dans le Nagorny Karabakh a été endommagée par des tirs des forces azerbaïdjanaise, dans cette région séparatiste en proie à de violents combats, a affirmé jeudi le gouvernement arménien.

« Les forces armées de l’Azerbaïdjan ont bombardé l’église arménienne Ghazanchetsots (Saint-Sauveur) dans la ville de Choucha », a indiqué le Centre d’information du gouvernement arménien, sur sa page Facebook. Sur place, d’importants dégâts ont été constatés : un large trou dans le toit de l’édifice, les vitraux soufflés, et les bancs de prières et objets religieux renversés aux milieux d’une épaisse couche de poussière et de gravats.

Siméon, venu en voisin constater lui-aussi les dégâts, est en état de choc. « Il n’y a pas de militaires ici, rien de stratégique, comment peut-on viser une église ? C’est une cathédrale très importante pour nous », dit-il.

Pour l’archevêque du Karabakh, Parguev Martirossian, cette attaque relève des méthodes de « l’État islamique, ils (les Azerbaïdjanais) attaquent nos valeurs spirituelles », dénonce-t-il.

La « Jérusalem du Nagorny Karabakh »

Située à quelques kilomètres au sud de Stepanakert, la capitale séparatiste, la ville de Choucha avait été en grande partie détruite lors d’une bataille décisive pendant la guerre du Karabakh au début des années 1990. Sa cathédrale avait ensuite été reconstruite après les affrontements, devenant un symbole pour les Arméniens.

Longtemps partagée entre les deux cultures, chrétienne pour l’Arménie, et musulmane pour l’Azerbaïdjan, Choucha est souvent appelée la « Jérusalem du Nagorny Karabakh ».

Les belligérants arméniens, chrétiens, et azerbaïdjanais, chiites turcophones, ne donnaient aucun signe jeudi de vouloir faire taire les armes, avant une première réunion à Genève du médiateur international pour ce conflit.

Les bombardements azerbaïdjanais se sont poursuivis toute la nuit sur Stepanakert et sur des zones habitées en Azerbaïdjan, selon les autorités locales.

Le bilan officiel depuis la reprise des hostilités, le 27 septembre, est de 300 à 400 morts, dont une cinquantaine de civils. Mais il reste très partiel, Bakou n’annonçant pas ses pertes militaires et les deux camps affirmant avoir éliminé chacun des milliers de soldats ennemis.

LQ/AFP

L’Azerbaïdjan dément

L’Azerbaïdjan a démenti jeudi être à l’origine du bombardement, alors que de féroces combats se poursuivent dans cette enclave séparatiste du Caucase. « Les informations faisant état de l’endommagement de l’église à Choucha n’ont rien à voir avec les actions militaires de l’armée azerbaïdjanaise », a assuré le ministère de la Défense de ce pays, ajoutant que « l’armée azerbaïdjanaise ne vise pas les bâtiments et monuments historiques, culturels et tout particulièrement religieux ».

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