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Grèce : un bateau avec 700 migrants fait naufrage


Un migrant secouru sur un bateau de sauvetage faisant route vers le port italien de Cagliari, le 26 mai 2016. (Photo : AFP)

Des centaines de migrants pourraient avoir disparu dans le naufrage vendredi d’un bateau au sud de la Crète, où une importante opération de sauvetage était en cours.

Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le bateau en provenance d’Afrique transportait au moins 700 personnes. La police portuaire grecque ne confirmait pas ce chiffre mais évoquait «plusieurs centaines» de personnes à bord. Le naufrage a fait au moins quatre morts dont les corps ont été repêchés. Cinq bateaux marchands qui participaient aux recherches ont jusque-là recueilli 340 rescapés.

Selon la police portuaire, 242 d’entre eux doivent être acheminés en Italie et 75 à Port Saïd en Egypte, en fonction du droit de la mer régissant les sauvetages. La destination des autres restait indéterminée et aucun autre détail n’a été fourni. Deux patrouilleurs des gardes-côtes grecs, deux avions et un hélicoptère poursuivaient à la mi-journée l’opération de sauvetage, dans une zone située entre les eaux grecques et égyptiennes, à 75 milles au sud de la Crète.

Les conditions météorologiques y sont correctes avec un temps beau mais un vent vif. Selon les autorités grecques, l’embarcation, longue de 25 mètres, a été repérée, dans la nuit, à «moitié coulée» par un bateau de passage. Les gardes-côtes italiens ont indiqué avoir été alertés par un navire marchand italien jeudi à 17H15, avisant qu’un bateau de migrants était en difficulté dans une zone située entre les eaux grecques et égyptiennes. Quatre navires ont répondu à l’alerte des Italiens et se sont déroutés. Vendredi à 07H15, l’un de ces navires a signalé que le bateau avait chaviré.

Aucune indication n’était disponible dans l’immédiat sur la nationalité des migrants.

Contourner l’Otan

La police portuaire avait déjà intercepté le 27 mai au large des côtes de la Crète une vedette dirigée par deux passeurs présumés, un Ukrainien et un Égyptien, transportant 65 Syriens, Afghans et Pakistanais. La police portuaire n’avait pas précisé si le bateau, parti de Turquie selon ses passagers, était en route vers l’Italie, ou avait choisi cet itinéraire pour gagner la Grèce en évitant les patrouilles de l’Otan.

Le dernier naufrage pourrait indiquer que les passeurs cherchent d’autres voies pour contourner la force navale de l’Otan déployée plus au nord-est, entre les côtes turques et les îles grecques toutes proches notamment de Lesbos et Chios. C’est par cet étroit bras de mer que des centaines de milliers de réfugiés et migrants avaient rallié l’Europe en 2015 et début 2016.

Depuis le début de l’année, 366 personnes, surtout des enfants, s’y sont noyées. Le dernier naufrage meurtrier, qui a fait cinq victimes, quatre femmes et un enfant, remonte à début avril au large de l’île de Samos. Mais les traversées dans cette zone se sont taries après le déploiement allié et l’entrée en vigueur le 20 mars de l’accord UE-Turquie.

Ce pacte prévoit une lutte renforcée d’Ankara contre le trafic de migrants au départ des côtes turques, en échange d’un soutien politique et financier européen. Il ouvre aussi au renvoi en Turquie des migrants arrivés en Grèce par cette voie après le 20 mars, y compris des demandeurs d’asile syriens. Avant l’exode vers les îles grecques de 2015, plusieurs interceptions et naufrages de bateaux de migrants avaient déjà eu lieu ces dernières années au large de la Crète ou encore plus à l’ouest, au large du Péloponnèse ou en mer Ionienne.

Ces bateaux étaient généralement en route vers l’Italie au départ de la Turquie ou des côtes africaines de la Méditerranée.

Le Quotidien/AFP

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