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Gestion Covid en France : les experts mandatés par Macron très critiques


Parmi les défauts pointés, les tests de dépistage jugés trop tardifs et pas assez ciblés. (illustration AFP)

La mission d’évaluation de la gestion de la crise du coronavirus, mandatée en juin par Emmanuel Macron, a pointé mardi dans un rapport d’étape des « défauts manifestes d’anticipation, de préparation et de gestion » dans les aspects sanitaires.

Disponibilité des masques, déploiement des tests, coordination entre les différents acteurs et déclin de la priorité accordée à la prévention constituent autant de points faibles dans les décisions prises ces derniers mois, pour le groupe de cinq experts présidé par l’infectiologue suisse Didier Pittet, qui remettra son rapport final au mois de décembre.

Les « principaux constats » ont été réunis dès maintenant dans un rapport d’étape « pour donner des conseils qui puissent être utiles éventuellement en ce moment », a expliqué le Pr Pittet au cours d’une conférence de presse, alors que la France fait face à une nette recrudescence de l’épidémie et que le président de la République s’exprimera mercredi soir, sans doute pour annoncer de nouvelles mesures.

Par rapport à ses voisins européens, la France occupe « une position intermédiaire » en matière d’excès de mortalité, mais « présente une chute de PIB particulièrement forte », liée « pour l’essentiel à l’intensité des mesures de confinement », constate la mission. Pour apprécier l’intensité de l’épidémie, le rapport calcule notamment que la France est restée pendant 68 jours au-dessus du seuil d’un décès lié au Covid-19 par million d’habitants, contre 44 jours en Allemagne, mais 97 en Italie, 100 en Espagne et 183 aux États-Unis.

La gestion économique « satisfaisante »

En matière de tests de dépistage, les experts font à leur tour le constat d’un « retard dans leur déploiement à grande échelle », en particulier par rapport à l’Allemagne, qui s’explique en partie parce que la France n’avait « pas l’habitude d’associer les laboratoires de biologie privée à la stratégie » basée initialement sur les seuls centres hospitaliers universitaires, a expliqué au cours de la conférence de presse le Dr Pierre Parneix, médecin de santé publique au CHU de Bordeaux et membre de la mission d’évaluation.

La mission adresse en revanche un bon point à l’exécutif sur sa « gestion des conséquences économiques » qui lui « apparaît satisfaisante », l’emploi notamment ayant « bien résisté » au regard de l’ampleur du choc sur l’activité économique, « grâce aux dispositifs d’activité partielle ».

Autre satisfecit : le système hospitalier « a tenu » en France, « contrairement à d’autres endroits », souligne le Pr Pittet. Mais l' »effort considérable d’adaptation et de mobilisation » fourni par les professionnels de santé « n’est pas forcément aisément renouvelable dans les mois à venir », avertit le rapport.

LQ/AFP

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