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France : évacuation de plusieurs campements de migrants à Calais


Des pelleteuses à l'oeuvre le 28 octobre 2006 dans la "Jungle" à Calais. (Photo archives AFP)

Les forces de l’ordre ont procédé mardi matin tôt à l’évacuation des derniers campements de migrants installés dans la zone industrielle des dunes, à Calais (Pas-de-Calais, France) où se trouvaient environ 150 personnes selon la préfecture.

A 7 heures mardi, un important dispositif de sécurité et de nombreux CRS bouclaient le secteur, empêchant les militants associatifs, journalistes ou curieux d’accéder à la zone de démantèlement, a constaté un correspondant de l’AFP.

Des « conditions extrêmement précaires« 

Quelque « 250 tentes, identifiées sur trois sites » de cette zone située à l’est de Calais « hébergeaient 150 personnes, majoritairement d’origine africaine, dans des conditions extrêmement précaires », a indiqué la préfecture du Pas-de-Calais dans un communiqué. « Ces occupations occasionnaient de sérieux problèmes de sécurité, de salubrité et de tranquillité, en particulier pour les salariés des entreprises situées juste à proximité » et « trois ordonnances d’expulsion », rendues en mai et juin, permettaient cette évacuation, selon la préfecture. « A 10h30, 53 personnes isolées, dont six mineures, ont été prises en charge » et des maraudes ont permis « de proposer à la population migrante une mise à l’abri dans des centres d’accueil et d’hébergement », a-t-elle assuré.

Mais « entre 300 et 400 exilés sont régulièrement présents » sur ces terrains, a assuré à l’AFP François Guennoc, vice-président de l’association l’Auberge des migrants. Le collectif Appel d’Air en dénombre lui « entre 300 et 450 » sur la zone, majoritairement des hommes, originaires du Soudan, d’Éthiopie, d’Érythrée, d’Afghanistan ou encore d’Irak.

L’évacuation avait été anticipée lundi soir par les associations: « dès que nous avons annoncé hier soir le démantèlement, de nombreux exilés ont quitté les lieux pour aller s’installer ailleurs », a expliqué à l’AFP un représentant de l’association Utopia 56.

Des départs en direction de l’ancienne « Jungle »

Alors que l’évacuation était en cours mardi, de nombreux migrants, un sac sur le dos contenant leur matériel de couchage, partaient à pied le long de la route de Gravelines, là où en 2015 et 2016 se trouvait encore la « Jungle », immense camp de fortune où ont vécu jusqu’à 10 000 migrants dans des conditions déplorables. « Depuis plus d’un an, les expulsions quotidiennes des campements calaisiens, la privation du matériel de première nécessité, les arrestations et mises en rétention administrative s’ajoutent aux violences policières systématiques.

Depuis quatre mois, la préfecture cherche à multiplier les expulsions définitives des lieux de vie, provoquant une errance forcée des exilés », a dénoncé l’association Utopia56 dans un communiqué publié lundi soir.

LQ/AFP

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