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Donald Trump va prononcer mardi soir son premier grand discours au Congrès


Le président américain Donald Trump lors d'une réunion avec des PDG d'assurances santé, le 27 février 2017 à la Maison Blanche, à Washington. (Photo : AFP)

Donald Trump prononce mardi soir son premier discours au Congrès américain, qui est dominé par ses alliés républicains mais dont l’indépendance et la lenteur d’action pourraient frustrer les projets de réformes de l’impatient président.

Comme ses prédécesseurs à la même période de l’année, le président des États-Unis s’exprimera à 21h00 au Capitole, dans l’hémicycle de la Chambre des représentants, où siègeront également les sénateurs, les ministres, des juges de la Cour suprême et d’autres notables de la république. Il ne s’agit pas techniquement d’un «discours sur l’état de l’Union», mais la pompe et l’objectif seront similaires. Le républicain utilisera ce moment en prime-time pour tracer la voie politique et législative de la prochaine année, justifier la priorité militaire et donner un élan à ses réformes économiques et sociales.

Mais les divergences pointent à l’horizon, particulièrement sur la santé. Dans leurs circonscriptions, les parlementaires républicains sont chahutés par leurs électeurs, inquiets du chamboulement annoncé de la couverture-maladie. Donald Trump et les républicains ont en effet promis d’abroger la réforme du système de santé emblématique de la présidence Obama, surnommée «Obamacare», qui a permis à plus de 20 millions d’Américains de souscrire à une couverture maladie. Mais par quoi la remplacer?

Des militaires inquiets

Un fossé se creuse au sein du parti républicain, entre l’aile libérale qui promeut un audacieux désengagement public, et les pragmatiques qui hésitent à démanteler un système qui a, malgré ses défauts, aidé des millions de leurs électeurs. Donald Trump lui-même souffle le chaud et le froid. Il laisse faire les chefs républicains du Congrès, mais a souvent insisté sur la nécessité de couvrir tout le monde. «Personne ne sait à quel point c’est complexe», a-t-il fait valoir lundi. Un texte pourrait être dévoilé dans les prochains jours par les chefs parlementaires.

Les tensions, pour l’instant en sourdine, entre l’exécutif et le pouvoir législatif pourraient croître lors des négociations qui s’ouvrent sur le budget 2018. Le locataire de la Maison Blanche veut doper de 9% les dépenses militaires, déjà les plus importantes de la planète, et couper à la hache les crédits des autres ministères. Un arbitrage inquiétant pour une centaine de hauts gradés de l’armée américaine à la retraite, dont le général retraité David Petraeus, ancien directeur de la CIA, qui ont demandé à Donald Trump de ne pas sacrifier le budget consacré à la diplomatie et à l’aide internationale, dans une lettre adressée au Congrès et à la Maison Blanche citée par CNN lundi.

Mais l’ex-candidat populiste refuse de toucher à la protection sociale, qui engloutit deux tiers des dépenses fédérales. Or c’est là que se creuse le déficit public, et que Paul Ryan, l’ultralibéral président de la Chambre, rêve d’utiliser son scalpel. «Ce budget sera un budget de sécurité publique et de sécurité nationale», a annoncé lundi Donald Trump, qui consacrera la majeure partie du discours à justifier ses priorités. «Ce sera un événement majeur, un message au monde, en ces temps dangereux, sur la force, la sécurité et la détermination de l’Amérique», a-t-il dit.

« Trous sur nos autoroutes »

Si la Maison Blanche avait évoqué une allocution centrée sur «le renouveau de l’esprit américain», le milliardaire apparaît décidé à décliner son message nationaliste de «l’Amérique d’abord». «Nous dépensons 6 000 milliards de dollars au Moyen-Orient et nous avons des trous partout sur nos routes et nos autoroutes!», a-t-il tonné lundi. L’opposition démocrate n’a pas attendu le discours pour dénoncer l’hypocrisie qui anime, selon elle, le président. «Le président aura recours au même message populiste qu’hier, mais ses paroles seront creuses», a lancé lundi Chuck Schumer, chef des démocrates du Sénat et visage de l’opposition. «Il parle comme s’il voulait aider les travailleurs, mais ses actions desservent leurs intérêts. Il gouvernera à l’extrême-droite».

Et les démocrates de promettre un front uni qui pourrait ralentir ou bloquer certaines réformes, en cas de défections républicaines. De fait, les républicains n’ont que deux sièges de marge au Sénat, et 22 à la Chambre. Pas assez pour garantir un blanc-seing au nouveau locataire de la Maison Blanche, qui va devoir démontrer ses talents de négociateur.

Le Quotidien/AFP

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