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Des ratés dans le suivi des frères Abdeslam pointés dans un rapport


Photographie montrant Salah Abdeslam remise par les autorités françaises, le 15 novembre 2015. (Photo : AFP)

La «police des polices» belge a pointé des failles dans la surveillance des frères Salah et Brahim Abdeslam, deux des auteurs des attentats de novembre à Paris, selon des extraits d’un rapport confidentiel publiés mardi dans la presse belge.

Ce rapport, émanant «du Comité P», la police des polices, a été lui-même vivement critiqué mardi par des parlementaires, qui l’ont examiné à huis clos. Le «Comité P» est notamment chargé d’évaluer la manière dont l’enquête sur les auteurs des attentats qui ont fait 130 morts le 13 novembre à Paris avait été menée en Belgique. Le rapport met en lumière une série de «manquements» qui ont permis à Brahim Abdeslam -l’un des kamikazes de Paris- et à son frère Salah -seul survivant des commandos- d’échapper à la surveillance dont ils auraient dû faire l’objet, explique mardi le quotidien Le Soir, qui a pu en consulter les grandes lignes.

Le comité P estime que le non-traitement d’une information fournie par une enquêtrice de police de Molenbeek, commune d’origine des frères Abdeslam dans l’agglomération bruxelloise, a «affaibli» l’enquête. La presse belge avait fait état du témoignage de cette enquêtrice qui avait affirmé avoir repéré dès l’été 2014 la radicalisation des frères Abdeslam et qu’un meilleur suivi de ses informations aurait, selon elle, permis de neutraliser les deux frères.

En mars, le parquet fédéral belge et le directeur de la police judiciaire ont répliqué que ces informations étaient trop lacunaires et qu’elles n’auraient en aucun cas permis d’arrêter les deux futurs membres des commandos jihadistes de Paris. En janvier 2015, le nom des Abdeslam ressurgit lorsqu’un autre inspecteur apprend que Brahim et Salah Abdeslam cherchent à se rendre en Syrie. Les deux hommes sont alors interrogés par la police mais ils ne sont pas inculpés.

Le parquet fédéral demande dans les mois qui suivent des vérifications supplémentaires à la DR3, la cellule anti-terroriste de la PJ, dont l’examen de leurs communications téléphoniques et la vérification de leurs emails, selon Le Soir. Mais, faute de temps et de moyens, ni la PJ ni d’autres services ne procèdent à ces vérifications, affirme le rapport. Le parquet relancera la DR3 mais celle-ci n’apportera pas d’éléments neufs et le dossier sera classé sans suite le 21 avril 2015, sept mois environ avant les attaques de Paris.

Le dossier, communiqué mardi lors d’une réunion à huis clos de la «commission parlementaire de suivi du Comité P», y a été fraîchement accueilli, plusieurs de ses membres dénonçant devant la presse une enquête menée «à charge» contre la police. La commission a exigé que les services incriminés puissent répondre aux critiques avant sa prochaine réunion la semaine prochaine.

Le Quotidien/AFP

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