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Catalogne : la tentative de sécession, « un coup d’État » selon le parquet


L'ex-vice-président régional Oriol Junqueras encourt la plus lourde peine, 25 ans de prison. (photo AFP)

La tentative de sécession de la Catalogne en 2017 fut « un coup d’État » destiné à « liquider la Constitution espagnole », a martelé mardi le parquet dans ses conclusions lors du procès de douze séparatistes catalans à Madrid.

« Ce fut un coup d’État » qui avait pour but « la substitution d’un ordre juridique par un autre via des moyens illégaux », a soutenu le procureur Javier Zaragoza.

Douze séparatistes catalans sont sur le banc des accusés de ce procès historique, débuté le 12 février et qui doit s’achever le 12 juin. Ils sont jugés pour avoir organisé un référendum d’autodétermination, pourtant interdit par la justice, avant de proclamer l’indépendance de la Catalogne en octobre 2017. Pour les indépendantistes, les neuf accusés en détention provisoire sont des « prisonniers politiques ».

Une version catégoriquement rejetée par le procureur dès le début de son intervention. « On ne poursuit pas des opinions politiques », a-t-il affirmé. Les séparatistes sont jugés pour « avoir tenté de liquider la Constitution espagnole de 1978 » en recourant à « la violence au moment où cela était nécessaire ».

Dans un document publié la semaine dernière, le parquet a maintenu contre ces neuf accusés le chef d’accusation de rébellion, le plus grave, qui implique un « soulèvement violent » et confirmé les peines requises avant le procès. L’ex-vice-président régional Oriol Junqueras encourt la plus lourde peine, 25 ans de prison.

Climat « insurrectionnel »

« Ils ont commis une attaque contre l’ordre constitutionnel et non contre l’ordre public. Ce n’est donc pas une sédition », chef d’accusation prévoyant de moins lourdes peines, a insisté mardi Javier Zaragoza. Les faits constitutifs d’une rébellion et le degré de violence utilisé constituent les principaux points d’achoppement de ce procès.

Les avocats des indépendantistes soulignent que ceux-ci n’ont jamais pris les armes et que les violences étaient le seul fait des policiers, le jour du référendum interdit. Des policiers avaient par endroits matraqué et tiré des balles en caoutchouc sur les militants qui s’étaient massés autour des bureaux de vote pour permettre la tenue du scrutin. Mais pour le procureur, la violence provenait du climat « insurrectionnel » créé par les indépendantistes pour que le référendum ait lieu malgré son interdiction, ce qui a entraîné l’envoi par Madrid de 6 000 renforts pour empêcher la consultation.

« La rébellion n’a pas besoin de violence grave ni de violence armée », a-t-il soutenu, accusant les séparatistes d’avoir « monté des milliers de citoyens contre des agents de l’ordre public qui agissaient légitimement et sur la base d’un mandat judiciaire ». Le verdict est attendu à l’automne.

LQ/AFP

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