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Carburants : une prime de 100 euros réservée aux « travailleurs » en France


Photo : AFP

La ristourne sur le carburant sera remplacée début janvier par une indemnité de cent euros réservée aux 10 millions de travailleurs les plus modestes, a annoncé le gouvernement français ce mercredi.

« On va mettre en place une indemnité carburant pour les Français modestes qui ont besoin de leur voiture pour aller au travail, donc c’est 100 euros pour à peu près la moitié des ménages, ça représente une remise de l’ordre de 10 centimes par litre » à la pompe pour quelqu’un qui parcourt 12.000 kilomètres par an, comme la moyenne des Français, a précisé la Première ministre Elisabeth Borne sur RTL.

Il s’agit d’une aide versée en une fois, pour 2023, qui concernera la moitié des ménages, soit ceux situés dans « les cinq premiers déciles » de revenus. Un couple modeste qui travaille et possède deux voitures pourra bénéficier de deux aides, soit 200 euros. Cette aide s’applique à tout type de véhicule, y compris les deux-roues.

Déclaration sur l’honneur

Les Français concernés devront se rendre sur le site impots.gouv.fr, y entrer leur numéro fiscal et leur plaque d’immatriculation, remplir une « déclaration sur l’honneur » indiquant qu’ils ont besoin de leur voiture pour aller au travail, afin de recevoir ces 100 euros sur leur compte en banque.

Quant au chômeur qui « a besoin de se déplacer pour chercher un travail », il pourra solliciter des aides auprès de Pôle emploi, a précisé la Première ministre.

« On maintient un dispositif pour protéger les Français modestes qui ont besoin de leur voiture pour aller travailler en resserrant ce dispositif », a résumé Elisabeth Borne.

Ce dispositif sera doté d’une enveloppe d’environ 1 milliard d’euros, selon Elisabeth Borne. La ristourne générale sur la taxation des carburants, qui expire le 31 décembre, aura déjà coûté à l’État 8 milliards d’euros, soit « l’équivalent du budget du ministère de la Justice », avait indiqué fin novembre le ministre des Comptes publics Gabriel Attal.

Le gouvernement compte aussi sur les employeurs pour accompagner les salariés avec le doublement de la prime transport de 200 à 400 euros, précise-t-on à Matignon.

Dépendance au pétrole

L’État avait prolongé sa remise de 30 centimes par litre à la pompe jusqu’à la mi-novembre avant de passer à 10 centimes jusqu’à la fin de l’année.

Le gouvernement souhaitait remplacer cette remise par des mesures plus ciblées en faveur des « gros rouleurs », mais finalement le critère du nombre de kilomètres parcourus n’a pas été retenu. Cette nouvelle aide est accordée en fonction du revenu et de l’utilisation d’un véhicule.

Le chef de file des députés Les Républicains, Olivier Marleix, a estimé sur Europe 1 que cette aide était « moins efficace » que la ristourne à la pompe et qu’il s’agissait « juste (de) la restitution auprès des Français de leur fiscalité ».

C’est « une annonce bienvenue » pour Olivier Faure, Premier secrétaire du PS, mais cette aide « ne concerne pas tous les Français » comme les chômeurs ou les retraités et « on aurait pu faire très différemment » en taxant par exemple les superprofits.

Selon Pierre Leflaive, du Réseau Action Climat, cette mesure ciblée est un « progrès » par rapport à la ristourne qui soutenait globalement le pétrole.

« Mais en parallèle de ces mesures d’urgence, il faut accélérer les investissements dans les infrastructures de transports en commun ou le vélo, qui permettent de sortir de la dépendance aux énergies fossiles », a souligné Leflaive.

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