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Bombe « blockbuster » à Francfort : plus de 60 000 habitants évacués


Evacuation de patients d'un hôpital à Francfort pour désamorcer une bombe britannique datant de la Seconde guerre mondiale, le 2 septembre 2017. (Photo : AFP)

La ville de Francfort a entrepris dimanche d’évacuer plus de 60 000 habitants pour permettre le désamorçage d’une énorme bombe britannique datant de la Deuxième guerre mondiale, la plus grande opération de ce type en Allemagne depuis 1945.

«Ce n’est pas un sentiment très agréable d’être sorti de chez soi comme ça, mais bon on n’a pas le choix, on ne sait pas très bien ce qu’on va faire aujourd’hui», témoigne un résident, Jürgen Winterscheidt, 52 ans, qui quitte la zone en bus accompagné de sa mère de 74 ans. Cette dernière, Karin Winterscheidt, a déjà une idée sur le programme de la journée: «on va peut-être aller dans un musée, il sont gratuits pour les personnes évacuées».

L’engin de la Royal Air Force de 1,8 tonnes a été baptisée «Blockbuster» par les Francfortois, en raison de sa charge explosive pesant à elle seule 1,4 tonnes. Elle serait suffisante pour raser un pâté de maison et d’immeubles. La bombe a été découverte en début de semaine sur un chantier de construction dans le périmètre l’université de la ville, à deux pas du quartier des banques et du centre-ville.

Pour permettre le déminage sans risque, les habitants dans un périmètre de 1,5 kilomètre autour ont dû quitter leurs domiciles.Cela représente plus de 60.000 personnes, soit près de 10% de la population totale de la métropole. Ils ont commencé à le faire vers 06h00 du matin et les derniers résidents ne pouvant se déplacer seuls, personnes âgées ou handicapées, devaient être transférées en fin de matinée.

La plupart des habitants prennent cette sortie forcée avec flegme. Claudia Schmitt, une employée de banque de 61 ans, a pris ses précautions car l’opération des démineurs pourrait durer plus longtemps que prévu. «J’ai pris un livre avec moi, une autobiographie de Bruce Springsteen qui fait 600 pages», dit-elle. «C’est assez impressionnant de voir tous ces policiers dans la rue», ajoute-t-elle.

Centaines de policiers

Les forces de l’ordre ont commencé à se déployer dans le quartier dès samedi par mesure de précaution pour éviter des cambriolages ou des vols dans les habitations ou magasins déjà abandonnés. Dimanche, elle a mobilisé plusieurs centaines d’agents pour s’assurer jusqu’en milieu de journée que la zone est bien désertée. David Hoffmann, 29 ans, qui vit dans le quartier, a lui perdu patience et décidé faire ses valises pour partir en voiture.

«L’information des habitants a été catastrophique, je n’ai pas reçu le moindre papier d’information», dit-il, «j’ai pris le strict nécessaire, mes papiers et diverses affaires si je dois passer la nuit ailleurs chez des amis». L’opération de déminage proprement dite doit avoir lieu dans l’après-midi et devrait en principe durer quatre heures. En attendant, pour ceux qui le veulent, plusieurs grandes halles ont été mises à leur disposition durant la journée par la ville.

Du fait des bombardements alliés intensifs de la Deuxième guerre mondiale, les services de déminage doivent régulièrement neutraliser en Allemagne des bombes et obus de l’époque, découverts lors de chantiers, dans des champs et même parfois des jardins. Samedi, à la veille de l’opération de Francfort, 21.000 personnes ont encore été évacuées à Coblence, dans l’ouest de l’Allemagne, le temps de désamorcer une bombe de 500 kilos.

Jusqu’à présent, la plus grande évacuation due à un tel déminage a eu lieu le 25 décembre 2016, lorsque 54 000 personnes avaient dû quitter leurs logements à Augsbourg, dans le sud du pays.

Le Quotidien/AFP

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