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Barack Obama à Cuba en mars pour une visite historique


Le président des États-Unis Barack Obama dans le bureau ovale de la Maison blanche, à Washington, le 17 février 2016. (Photo : AFP)

La visite, longtemps inimaginable, entrera dans l’histoire: le président des États-Unis Barack Obama a annoncé jeudi qu’il se rendrait à Cuba fin mars, promettant d’aborder avec le régime communiste la question sensible des droits de l’homme.

Cette visite de Barack et Michelle Obama, prévue les 21 et 22 mars, consacrera de manière spectaculaire le rapprochement, entamé il y un peu plus d’un an, entre Washington et La Havane, après un demi-siècle de tensions héritées de la Guerre froide.

La dernière visite d’un président américain en exercice sur l’île située au large de la Floride remonte à 1928, avec celle de Calvin Coolidge. En se rendant à La Havane, M. Obama, qui avait annoncé le 17 décembre 2014, à la surprise générale, sa volonté d’entamer «un nouveau chapitre» avec l’ancien pays ennemi, deviendra donc le premier à fouler le sol cubain depuis la révolution castriste de 1959.

Cette visite interviendra à quelques semaines du Congrès du Parti communiste cubain, prévu le 16 avril, où les observateurs seront à l’affût de signaux sur une éventuelle évolution politique. L’exécutif américain a par ailleurs annoncé que Barack Obama se rendrait ensuite en Argentine les 23 et 24 mars, où il rencontrera le nouveau président Mauricio Macri.

«Il y a 14 mois, j’ai annoncé que nous commencerions à normaliser nos relations avec Cuba et nous avons déjà fait des progrès significatifs», a souligné Barack Obama sur Twitter. «Nous avons toujours des différences avec le gouvernement cubain et je les soulèverai directement. L’Amérique défendra toujours les droits de l’homme à travers le monde», a-t-il ajouté.

Au cours de cette visite de deux jours, le président américain aura un tête-à-tête avec son homologue cubain Raul Castro et rencontrera «des membres de la société civile, des entrepreneurs et des Cubains de différents horizons», a précisé la Maison Blanche.

Certains de ses adversaires républicains déplorent la façon dont le rapprochement avec le régime castriste a été mené, estimant que ce dernier n’a fait aucune concession et se trouve renforcé par l’ouverture de Washington. Dès mercredi soir, l’un des candidats à la Maison Blanche, Marco Rubio, né à Miami de parents cubains, a vivement déploré la visite présidentielle à venir.

«Il n’y a pas d’élections à Cuba. Il n’y pas de choix à Cuba. (…) Aujourd’hui, un an et deux mois après l’ouverture, le gouvernement cubain reste aussi oppressif que jamais», a-t-il déclaré, qualifiant le régime de La Havane de «dictature communiste anti-américaine».

« Levez l’embargo ! »

Après l’annonce du rapprochement entre Washington et La Havane en décembre 2014, les deux pays ont rétabli leurs relations diplomatiques en juillet 2015. Le secrétaire d’Etat John Kerry s’est rendu à La Havane en août pour la réouverture de l’ambassade américaine.

Le 44e président des États-Unis a, à plusieurs reprises, exprimé sa volonté de se rendre à Cuba tout en soulignant que cela ne l’intéressait pas de «simplement valider le statu quo». Depuis 50 ans, des centaines de milliers de Cubains ont émigré aux États-Unis.

Si les émigrés «politiques» des débuts de la Révolution restent farouchement opposés à tout rapprochement avec le régime de La Havane, les immigrés plus récents ont de leur côté conservé de solides attaches dans l’île et ont accueilli beaucoup plus favorablement l’annonce d’un dégel.

Si l’annonce spectaculaire du rapprochement a eu un impact notable sur le tourisme, cet emballement n’a qu’un effet limité sur la vie quotidienne de la majorité des Cubains. Et en dépit des récents assouplissements concédés par Washington, l’ouverture économique promet d’être lente, tant l’emprise de l’appareil d’État cubain sur l’économie et le poids de l’embargo américain brident encore l’investissement étranger.

Barack Obama a demandé à plusieurs reprises au Congrès de lever cet embargo, imposé à Cuba par John F. Kennedy en 1962 et sévèrement renforcé par la loi Helms-Burton de 1996. «Cinquante ans passés à isoler Cuba n’ont pas réussi à promouvoir la démocratie et nous ont fait reculer en Amérique latine», a-t-il lancé à ses adversaires républicains il y a quelques semaines lors de son discours sur l’État de l’Union.

«Vous voulez renforcer notre leadership et notre crédibilité sur le continent ? Admettez que la Guerre froide est finie. Levez l’embargo !».

AFP/M.R.

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