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Au palais de Buckingham, la foule venue en masse pour un événement «historique»


Des spectateurs le long des barrières longeant le Mall. (photo AFP)

C’est peut-être « la dernière fois » : dès le petit matin, la foule est venue nombreuse aux abords du palais de Buckingham pour tenter d’apercevoir Elizabeth II et fêter en grande pompe avec elle ses 70 ans de règne, inégalés au Royaume-Uni.

Fanions aux couleurs nationales arborant le portrait de la monarque de 96 ans et paniers de pique-nique: avant même que s’ébranle la traditionnelle parade militaire du Salut aux couleurs lançant quatre jours de festivités, les spectateurs ont pris leurs quartiers sous un soleil radieux le long des barrières longeant le Mall, majestueuse artère arborée donnant sur le palais d’où la souveraine apparaîtra au balcon.

Venu avec sa femme et ses trois enfants, Paul Fletcher, 55 ans, ne voulait absolument pas manquer cet événement, qui verra les troupes défiler en fanfare pour marquer l’anniversaire officiel d’Elizabeth II, une tradition vieille de plus de 260 ans. « Ce sera probablement la seule fois, ou une des seules fois, que la reine pourra encore le faire », explique-t-il. Soixante-dix ans sur le trône, « c’est du jamais vu et je ne pense pas que cela se produira à nouveau », ajoute le quinquagénaire, qui travaille pour le service public de santé britannique (NHS). « Je ne pense pas qu’on va voir quoi que ce soit, mais rien qu’un petit aperçu, ce serait bien », sourit sa femme Diane, 52 ans, tentant de s’approcher le plus possible des barrières.

Ce jubilé de platine est inédit au Royaume-Uni. Montée sur le trône à 25 ans à la mort de son père, George VI, le 6 février 1952, Elizabeth II est la première dans l’histoire millénaire de cette monarchie à afficher un règne aussi long. Il est peu probable que ses successeurs battent son record : Charles, le prince héritier a 73 ans, son fils William bientôt 40 ans. « C’est peut-être la dernière fois qu’on voit Sa Majesté participer à un événement public, nous voulons montrer notre reconnaissance », explique Gilbert Falconer, 65 ans, venu d’Écosse. « Elle sera dure à remplacer ».

 

« Stabilité » 

L’Américaine Kimber Beasley, 49 ans, manager, est venue expressément du Colorado pour goûter aux festivités, qu’elle anticipe « fantastiques ». « Ça fait partie de l’histoire. Combien de fois pouvez-vous voir ça ? Combien de fois un monarque a régné durant 70 ans ? » Une telle longévité, c’est « historique pour le pays », abonde Daniel Marmah, 33 ans, alors qu’il patiente dans une longue file avec sa femme et ses deux jeunes enfants, en habits chics, pour pouvoir accéder aux gradins, payants, donnant une vue imprenable sur la parade. Et la reine a « vraiment fait un super boulot ».

Un peu déçu qu’Elizabeth ne passe pas les troupes en revue – une tâche laissée au prince Charles en raison de ses problèmes de mobilité – David Hare trépigne avant ses deux apparitions prévues au balcon. Je suis venu « pour célébrer avec ma reine », confie ce très patriote élagueur de 61 ans, une veste Union Jack sur les épaules. « J’ai été à tous les mariages (royaux), passant parfois la nuit », explique-t-il.

Mais c’est aussi une parenthèse bienvenue et « tout simplement chouette de pouvoir faire la fête ces quatre prochains jours » en ces temps difficiles qui ont été marqués par « le covid et cette très triste guerre en Ukraine ».

Symbole de « stabilité » et de « fiabilité », la reine est « un bel exemple pour l’Amérique, pour le monde », souligne Kimber Beasley.

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