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Allemagne : un policier aux fantasmes cannibales rejugé pour meurtre


Arrivée de Detlev Günzel escorté par des policiers au tribunal de Dresde, le 1er novembre 2016 pour son procès en appel. (Photo : AFP)

Un ex-policier allemand, surnommé «le commissaire sans tabou» par la presse, est rejugé depuis mardi par un tribunal de Dresde (est) pour avoir tué et dépecé, manifestement à sa demande, un homme rencontré sur un site dédié au cannibalisme.

Detlev Günzel, 58 ans, avait été condamné à huit ans et demi de prison en avril 2015 pour avoir tué en novembre 2013, dans sa cave, Wojciech Stempniewicz, un consultant de 59 ans d’origine polonaise, une affaire macabre qui a passionné l’Allemagne.

La Cour de Dresde l’avait «reconnu coupable de meurtre motivé par le désir sexuel et d’avoir porté atteinte au repos des morts», avant que le jugement ne soit cassé. Policier durant 30 ans, ce père de trois enfants déjà adultes, décrit comme sympathique, généreux et d’une grande politesse par ses voisins, avait ouvert un «bed and breakfast» à Hartmannsdorf-Reichenau, un village près de la frontière tchèque.

C’est là, dans sa cave transformée en studio pour ses pratiques sado-maso, qu’il avait découpé avec un couteau et une scie le corps de sa victime, rencontrée sur un site internet dédié aux fantasmes cannibales, avant d’enterrer les morceaux dans son jardin. L’accusé a reconnu avoir dépecé le corps mais nié avoir tué le consultant, affirmant qu’il s’était pendu dans la cave.

Souvenir du « cannibale de Rotenbourg »

Detlev Günzel encourt la réclusion à perpétuité. En première instance il n’avait écopé que de huit années et demi de prison, les juges concluant au meurtre mais retenant comme circonstance atténuante le fait que la victime avait fait part de son désir de mourir lors de leurs échanges sur internet. Le parquet et l’accusé avaient fait appel du verdict. En avril, la Cour d’appel de Leipzig (est) a finalement ordonné un deuxième procès au motif que le tribunal de première instance n’avait pas examiné avec assez de soins l’hypothèse d’un suicide de la victime, comme le soutenait la défense.

Au moment des faits, M. Günzel avait réalisé une vidéo, qualifiée d’«horreur pure» par les enquêteurs. Diffusé lors du premier procès, ce film de 50 minutes montre l’accusé couvert de sang marmonner : «Je n’aurais jamais pensé tomber si bas». Günzel et sa victime avaient fait connaissance un mois avant leur rencontre, par le biais d’un site où les utilisateurs peuvent partager leurs fantasmes de cannibalisme et qui, maniant l’humour macabre, se targuait d’être le «numéro un pour la viande exotique».

L’affaire avait levé le voile sur un monde trouble, échangeant en ligne sur des pratiques sexuelles sanglantes, cantonnées la plupart du temps aux fantasmes purs. Ce procès avait réveillé en Allemagne le souvenir du «cannibale de Rotenbourg», Armin Meiwes, qui en 2001 avait castré, assassiné, éviscéré et en partie consommé un Berlinois consentant de 43 ans. Il avait été condamné à la perpétuité.

Le procès doit durer jusqu’en janvier 2017.

Le Quotidien/afp

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