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Sans-abri : l’urgence demeure au Luxembourg


La Wanteraktioun s'est terminée fin mars avec des chiffres de fréquentation en nette augmentation. Aujourd'hui, les structures d’accueil des sans-abri affichent (presque) toutes complet. (Photo : Archives LQ)

Deux semaines après la fin de la Wanteraktioun, voici un tour d’horizon des structures d’accueil pour les démunis. Beaucoup affichent complet.

Du restaurant social de la Stëmm vun der Strooss au bistrot social Le Courage au Dernier Sol, plusieurs structures d’accueil pour les sans-abri ont vu leur fréquentation augmenter depuis la fin de la Wanteraktioun (Action hiver) le 31 mars.

On s’y attendait.» La chargée de direction de la Stëmm vun der Strooss ne feint pas la surprise. Depuis la fin de la Wanteraktioun le 31 mars, le restaurant social de la rue de la Fonderie à Luxembourg affiche complet tous les jours. «On ouvre les portes à 11 h 30 et cinq-dix minutes plus tard, on est obligé de les refermer parce qu’on a atteint notre capacité maximale (118 places), indique Alexandra Oxacelay. Résultat, les gens sont obligés d’attendre dehors devant la porte.» Exemple, le lundi 11 avril, entre 11 h 30 et 16 h 30, 246 repas ont été servis… «Après une baisse de fréquentation durant la Wanteraktioun, c’est tous les jours comme ça depuis le 1er avril, souligne la chargée de direction de la Stëmm vun der Strooss. À la Fonderie, on a dépassé la barre critique des 200 repas servis chaque jour depuis septembre 2015. Sur les deux dernières années, la fréquentation a augmenté de 79 %. On est passé de 39 920 repas servis en 2014 à 71 420 en 2016. Quant au nombre de personnes différentes accueillies, l’augmentation est de 95 %. L’ASBL a répertorié 1 703 noms en 2014 contre 3 317 en 2016. Et ça continue.»

Au Dernier Sol, le bistrot social Le Courage, géré par la Caritas, affiche également régulièrement complet : 30 personnes peuvent s’y installer en même temps. «On doit gérer l’accès et fermer les portes quand c’est plein, note Charel Schmit, le président de l’ASBL Caritas Accueil et Solidarité. On a demandé que notre capacité d’accueil soit augmentée à 40, 45 ou 50 personnes, on va voir si c’est possible.» Également situé au Dernier Sol, le centre de jour Teistuff de la Caritas est aussi très fréquenté.

Des haltes de nuit mises en place

Dans la Ville-Haute, le bistrot social de la Croix-Rouge (capacité maximale de 30 personnes en même temps) ne désemplit pas. «On n’a pas constaté de véritable changement depuis la fin de la Wanteraktioun, indique Maxime Pax, responsable de la structure. Nous avons une quinzaine de personnes qui vient tous les jours et par moments, dans la journée, nous sommes obligés de fermer la porte parce qu’on est complet.»

Pour ce qui est des foyers de nuit, le foyer Ulysse (63 lits) affichait l’an dernier un taux d’occupation de 98 % et «il est quasiment plein tout le temps en ce moment», confie Charel Schmit. Quant à la structure Abrigado, elle a une capacité d’accueil de 42 places et l’Abrisud à Esch-sur-Alzette de 18 lits. «Comme nous l’avions annoncé (lire notre édition du 11 janvier dernier), une première halte de nuit a ouvert ses portes à Luxembourg, complète la ministre de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région, Corinne Cahen. Une deuxième va s’ouvrir début mai à un autre endroit de la capitale (NDLR : pour le moment, les acteurs du projet ne veulent pas dévoiler la localisation exacte des haltes de nuit). C’est un projet pilote qui se réalise. Ce ne sont pas des dortoirs, mais cela permet à des personnes de se reposer.»

Par ailleurs, le conseil communal de la Ville a voté en février l’achat, pour 1,4 million d’euros, de la maison située au 24, rue de Hollerich. Dans les étages, le collège échevinal prévoit la mise en place de chambres meublées. Quant au rez-de-chaussée, il sera laissé à la disposition de la Stëmm vun der Strooss. Ce nouveau local (123 m2) se situe à quelques pas du restaurant social de l’association de la rue de la Fonderie. «Nous avons présenté notre concept à la Ville, confie Alexandra Oxacelay. Il y a quelques transformations à réaliser et dès qu’elles seront faites, nous ouvrirons les portes de ce nouveau local.» Quand? «Le plus tôt possible», espère la chargée de direction de la Stëmm vun der Strooss. Pour les sans-abri, l’urgence, ce n’est pas que durant l’hiver, mais bien pendant toute l’année.

Guillaume Chassaing

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