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«On peut donner son rein de son vivant»


Au Luxembourg, les demandes de greffe sont évaluées dans un réseau européen (photo Isabella Finzi)

Fabienne Reslinger, coordinatrice prégreffe à l’hôpital du Kirchberg, nous explique les conditions du don de rein, à l’occasion de la journée mondiale dédiée qui se déroulait jeudi.

La meilleure solution qu’un patient puisse envisager en cas d’insuffisance rénale terminale est la greffe. Deux types de greffes sont alors possibles :

• Greffe issue du don d’une personne décédée : selon la loi en cas de décès, toute personne est susceptible d’être donneuse d’organes. Pour refuser le don, il est nécessaire d’en parler autour de soi, à ses proches.

• Greffe issue du don du vivant : pour Fabienne Reslinger «la meilleure solution pour un malade est de recevoir un don d’un vivant». Il n’est pas obligatoire de prouver une filiation pour donner et bénéficier d’un don de rein. Des examens médicaux complets déterminent la compatibilité, sanguine et d’anticorps. Si les médecins donnent leur accord, le don est envisageable. Pour la coordinatrice, «il est important de rappeler que donner son rein de son vivant ne comporte aucun risque pour la santé du donneur. La nature est bien faite. Lorsque l’on donne un rein, celui qui reste grossit afin de pallier l’absence de l’autre.» Et d’ajouter : «C’est le plus beau cadeau que l’on puisse faire à un malade, en lui évitant les délais d’attente pour une greffe issue d’un don d’une personne décédée.»

Deux ans d’attente en moyenne
Fabienne Reslinger rappelle qu’«au Luxembourg, il n’y a pas de chirurgien transplanteur. De ce fait, les patients sont mis sur liste d’attente et directement en relation avec le réseau Eurotransplant, qui compte la participation de huit pays européens.» Pour espérer être opérés dans les meilleurs délais, les candidats à la greffe doivent être joignables 24 h/ 24.
La coordinatrice veille au traitement des dossiers. Elle raconte : «Nous travaillons en collaboration étroite avec la Belgique et l’Allemagne. Pas avec la France, car elle a son propre réseau interne : France Transplant.» Dès lors qu’ils sont mis sur liste d’attente, «les patients peuvent attendre en moyenne deux ans avant d’être greffés, mais tous les cas sont différents. Certains attendent deux semaines, d’autres quatre ans.»
Pour Fabienne Reslinger, la journée mondiale du rein permet de lever le voile sur un sujet autrefois très tabou : le don d’organes. Mais elle l’admet : «Les gens ont de moins en moins de difficultés à parler de sujets douloureux, comme la mort ou la maladie. Ils ont compris qu’en acceptant d’en parler on peut permettre non pas de sauver une vie lorsque l’on part, mais d’en sauver plusieurs…»

Sarah Melis.

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