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Luxembourg : pas de halte pour le Gare Art Festival !


"Isoloir", l’œuvre de Florence Hoffmann (à g.). Le Covid n'aura pas eu raison de la créativité des artistes ! (photos Gare Art Festival)

La pandémie de coronavirus a perturbé le traditionnel Gare Art Festival, rendez-vous immanquable depuis 20 ans des amoureux de la sculpture. Perturbé, mais pas annulé !

Il aurait dû fêter ses 20 ans cette année. Un anniversaire spécial tombé pendant une période qui l’est tout autant. Le Gare Art Festival, qui depuis deux décennies offre chaque été au public la possibilité d’observer des artistes en plein processus de création avant de retrouver ces œuvres exposées dans la gare de Luxembourg, a subi lui aussi de plein fouet la crise du coronavirus.

«Nous avions mis sur pied un ambitieux projet sur lequel nous travaillions depuis 2017 : un parcours composé d’une trentaine de sculptures dans toute la ville de Luxembourg, une exposition rétrospective à la Chambre des salariés… Il aurait dû y avoir aussi la traditionnelle tenue du symposium avec un tout nouveau matériau», regrette Florence Hoffmann, artiste et organisatrice du festival. Ce n’est toutefois que partie remise, le projet est en effet reporté à 2021.

©gare art festival

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«Ne rien faire, c’est la mort»

En attendant, pas question de rester les bras croisés pour autant. Même si la période est extrêmement difficile pour les artistes, qui ont vu tous leurs projets et autres festivals s’annuler les uns après les autres – Florence Hoffmann s’est même sentie «asséchée» pendant cette période –, «ne rien faire, c’est la mort». «Ça aurait été extrêmement dur de redémarrer la machine si on ne faisait rien pendant un an, alors que nous existons depuis tant d’années», explique Florence Hoffmann, qui a fait une fois de plus preuve de créativité pour que soit maintenu contre vents et marées le rendez-vous estival.

Habituellement, une semaine durant, les sculpteurs créent en direct, «au vu et au su des passants, quelles que soient les conditions extérieures, pluie battante ou chaleurs démoniaques!» et tous les deux ans, un nouveau matériau est mis à l’honneur : sable, pierre, bois, aluminium… L’occasion pour tout un chacun de découvrir la technique spécifique induite par l’utilisation de tel ou tel matériau.

Mais cette année, restrictions sanitaires obligent, il n’a pas été possible d’observer les artistes à l’œuvre et d’organiser un rassemblement au moment de leur installation dans la verrière de la gare. Sept œuvres, dont une de Florence Hoffmann, vont néanmoins être exposées au cœur de la gare de Luxembourg jusqu’au 24 septembre. «Chaque jour, depuis vendredi dernier, nous dévoilons une œuvre, accompagnée d’un panneau sur lequel est retracé le parcours de l’artiste ainsi que des explications quant à l’œuvre.»

©gare art festival

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CaseMates en met plein la vue

En parallèle, le Gare Art Festival empruntera lui aussi la voie digitale cette année. «C’est moins sexy car on n’appréhende pas les œuvres en trois dimensions. Il n’y a pas l’odeur, le toucher, mais il y a au moins la vue», commente Florence Hoffmann. Le projet CaseMates, dont le nom est un jeu de mots aux multiples références propose qu’en cette année particulière (un véritable cas !), on «mate» depuis sa «case» chaque jour une nouvelle œuvre.

Le rendez-vous se tiendra à partir du 24 août sur la page Instagram gareartfestival. Pendant 24 jours, un nouvel artiste sera présenté quotidiennement aux côtés de son œuvre «monumentale», une sculpture faite dans les matériaux qui peuvent être habituellement travaillés devant le public au cours du Gare Art Festival (le bronze, par exemple, étant de fait exclu).

Régaler le public, mais aussi stimuler la créativité des artistes, tels sont les objectifs du projet CaseMates, explique Florence Hoffmann : «Il me semblait important de pouvoir continuer à offrir quelque chose aux artistes. C’est pourquoi j’ai lancé cet appel à candidatures. L’idée était de continuer à véhiculer un esprit d’ouverture et de partage, et d’espoir aussi, tandis que tout se fermait et s’annulait. En tant qu’artistes, c’est aussi notre survie qui est en jeu.»

Tatiana Salvan

À chaque jour, sa création

Depuis vendredi dernier, chaque jour, l’œuvre (sculpture ou installation) d’un artiste mystère est dévoilée en plein cœur de la gare de Luxembourg. «Le suspense est total !», se réjouit Florence Hoffmann, artiste et organisatrice du festival, qui compte parmi les créateurs exposés. «Seuls les artistes qui vont être exposés sont au courant, et eux-mêmes ne connaissent pas les travaux des autres !»

La sélection des œuvres s’est faite en fonction de la rapidité de la réponse à l’appel à candidatures. «Premier arrivé, premier servi !» À ce jour, cinq artistes ont déjà révélé leur projet : Jorg Van Daele (photo), Florence Hoffmann, Anne Lindner, Nadine Zangarini et Lis Prussen. Deux autres œuvres doivent encore être dévoilées, mercredi et jeudi.

Ces créations, qu’il est possible d’acheter, resteront en place jusqu’au 24 septembre, afin qu’un maximum de personnes, notamment les chanceux qui ont pu partir en vacances, aient l’occasion de venir les admirer.

@gare art festival

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Les deux dernières œuvres dévoilées mercredi et jeudi :

“Calligraphie mécanique”, de Richard Mignot. (@Florence Hoffmann)

“Calligraphie mécanique”, de Richard Mignot. (@Florence Hoffmann)

 

"Perdre la tête par amour", de Miriam R. Krüger. (©Florence Hoffmann)

« Perdre la tête par amour », de Miriam R. Krüger. (©Florence Hoffmann)

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