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[Luxembourg] Oiseaux : À vos postes d’observation


Les habitants sont invités à décompter les oiseaux dans leurs jardins ce week-end (Photo : Hervé Montaigu).

Les oiseaux des jardins sont encore préservés des disparitions inquiétantes de leurs congénères des champs ou des prés. Du moins pour l’instant. Mais pour s’assurer que les populations ne varient pas, Natur & Emwelt lance pour la quinzième fois un grand recensement annuel, vendredi, samedi et dimanche.

«Les populations des villes et villages sont plus stables, mais pour avoir un bilan davantage concluant, il faudrait se baser des données dans un espace-temps plus large. Les espèces des autres habitats sont plus en danger que celles qui vivent près des habitations. Leur baisse est significative car elles perdent leur habitat et ont moins de nourriture», explique Elisabeth Kirsch, conseil nature pour la centrale Ornithologique de Natur & Emwëlt.
Certaines espèces vivant à proximité des habitations souffrent tout de même, «comme les hirondelles et toutes celles qui se nourrissent d’insectes.», D’autant que leur nids construits sur les façades de maison «ne sont plus tolérés».
«On trouve encore chez nous des haies et des arbres dans les jardins, même si la qualité des jardins pourrait être meilleure. On assiste aussi à la disparition de certains espaces verts. Mais les gens nourrissent les oiseaux en hiver», ce qui compense un peu les difficultés pour ceux qui se nourrissent de graines.

«Même si l’on a très peu d’oiseaux»

Tout le monde peut participer à ce travail de recensement : «Il ne faut avoir aucune qualification. En 2019 nous avions 600 participants, note Elisabeth Kirsch. C’est un chiffre qui varie toujours d’une année à l’autre selon la météo. Quand le temps est mauvais, les gens sont moins enclins à sortir pour les observer et les oiseaux se cachent un peu, ce qui rend leur observation compliquée. Mais voir leur comportement dans ces conditions n’en est pas moins intéressant. Il ne faut pas non plus hésiter à participer même si l’on a très peu d’oiseaux dans le jardin et que cela nous paraît absurde de les compter, c’est toujours intéressant.»
D’autant que cette opération n’a pas qu’un but scientifique. Dans un premier volet les chiffres vont permettre de noter tout changement exceptionnel, surtout sur le long terme, comme une sorte de monitoring des espèces les plus courantes qui fréquentent les zones d’habitations humaines. Car ces oiseaux courants font rarement partie des comptages spécifiques qui mettent d’avantage l’accent sur les espèces en danger.
Dans un deuxième temps, et ce point est tout aussi important, il s’agit de sensibiliser la population «pour que les gens soient proches de la nature. Cette prise de conscience de leur environnement peut aussi les inciter à rendre leur jardin plus attractif pour que la faune sauvage vienne y habiter», souligne la spécialiste. En hiver, les oiseaux se laissent plus facilement observés, c’est donc plus intéressant pour les familles et même les enfants de se pencher sur leurs habitudes.
Sur le site de l’association les personnes qui le souhaitent peuvent retrouver des listes des espèces d’oiseaux les plus fréquentes au Luxembourg. Chaque année ce recensement réserve quelques surprises : des hiboux, grues cendrées et même des oies ou des canards dans des jardins de particuliers.

Un indice sur le réchauffement climatique

«On remarque aussi que des espèces migratrices sur de courtes distances (qui ont l’habitude de quitter le Luxembourg pour le sud de l’Europe), comme le rouge-queue noir, restent de plus en plus ici tout l’hiver, assure la conseillère nature. Cela nous donne une indication sur le réchauffement climatique, même si beaucoup d’espèces ne restent jamais vraiment statiques : Par exemple les mésanges que nous voyons l’été ne sont pas les mêmes individus que ceux observés en hiver. Cela peuvent être des migrateurs venus du Nord de l’Allemagne ou d’autres pays.»

Pour donner un coup de pouce aux oiseaux, les particuliers peuvent aménager leur jardin avec un maximum de haies, si possible indigènes. Le mieux étant des arbustes qui donnent des fleurs au printemps et des baies en automne-hiver. les plantes à fleurs qui produisent des graines sont également bénéfiques, mais aussi de l’aubépine qui permet aux oiseaux de nicher tranquillement, protégés des prédateurs par les épines. A contrario mieux vaut éviter les jardins de pierres et cailloux avec pour seuls végétaux les conifères ornementaux qui n’apportent rien à la biodiversité. Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, les thuyas non plus ne sont pas favorables aux oiseaux «Ils acidifient le sol ce qui est mauvais pour la faune».
La meilleure chose à faire reste toujours de diversifier les essences de plantes et d’arbres pour répondre aux besoins de tous leurs habitants.

Audrey Libiez

Un commentaire

  1. Malheureusement, de plus en plus de monde fait le choix d’aménager son jardin qu’avec des pierres et des buis. Finit les gazons, l’entretiens semble être trop important pour les jardiniers du week end. Même constat lorsqu’on voit de nouvelles résidences sortir de terre; les espaces vert sont tout de suite aménagés avec des cailloux et quelques plantes. Il n’y a plus de fleurs, de moins en moins d’arbres dans les jardin, moins de prairies.. Bref, pas étonnant qu’il y a de moins en moins d’insectes et d’animaux dans nos jardins… La Ville de Luxembourg et les autres communes avoisinantes, devraient promouvoir la culture du jardinage, comme c’est le cas aux Pays-Bas, Belgique et Royaume-Uni. Par exemple, avec des aides financières a ceux qui investissent dans des jardin biocompatibles, avec des arbres, des fleurs, des plans d’eaux (petits ou grands)

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