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Luxembourg : les clients très attendus dans les restaurants


Le retour des clients en terrasse à Luxembourg ? C'est dès ce mercredi (Photo d'archives : Tania Feller).

Les professionnels du secteur Horeca vont ouvrir leurs portes dès mercredi en terrasse et vendredi pour tout le monde. Reste à savoir si les consommateurs seront au rendez-vous.

Avec des conditions de reprise pareilles, il est évident que certains professionnels vont plus grincer des dents que d’autres. Il ne fallait pas s’attendre à la vie d’avant dans les bars, debout au comptoir à refaire le monde, un verre la main. Les débats se mèneront donc assis et en petits comités. Comprendre que les restaurants et les cafés vont être limités à quatre personnes maximum par table, chacune espacée d’un mètre cinquante à moins d’avoir quadrillé sa salle de plexiglas.
Pour les restaurateurs et les cafetiers, les temps seront durs. L’annonce de cette réouverture n’a pas suffi à les soulager. Pas tous. La question primordiale que se posent les professionnels est simple : Les clients seront-ils au rendez-vous? «Dans ces conditions, je ne sais pas s’ils viendront», lâche Sandra, un peu désabusée. Elle tient son téléphone dans une main et un pinceau dans l’autre, nous avoue-t-elle. À deux jours d’une première ouverture des terrasses, elle rafraîchit sa pizzéria dans la Cité thermale.

Elle dispose d’une belle terrasse et cette annonce du Premier ministre l’a prise de court. «Mercredi (NDLR : demain) c’est dans deux jours, mais pour accéder à ma terrasse il faut traverser le restaurant c’est autorisé?», demande-t-elle. Bonne question. Ce genre de détail devra encore être réglé. Mais les professionnels ne sont plus à deux jours près et s’il reste interdit de passer par le restaurant, la terrasse attendra vendredi. Sandra dispose d’une petite porte au bout du jardin qui peut éventuellement reprendre du service au cas il faut instaurer un sens de circulation. Des autorisations seront nécessaires quoi qu’il en soit pour utiliser ce passage qui piétine sur une autre propriété.
Il va y avoir une ruée chez les imprimeurs si beaucoup décident, comme Sandra, de faire imprimer la carte des menus sur des sets jetables. «C’est la meilleure solution, la plus hygiénique aussi», fait-elle remarquer.

Les grandes tablées, en privé

D’abord, en découvrant le guide des recommandations Covid-19 rédigé par l’Horesca, Sandra a pris peur. «S’il avait fallu appliquer, tout le catalogue on était foutus!», déclare-t-elle. Il est vrai que les recommandations pour la profession répondaient à une exigence de qualité poussée à l’extrême. Un serveur pour apporter les plats, un autre pour les débarrasser, c’est un luxe que tous les établissements ne peuvent pas se permettre.

«Laissez-nous travailler !», défend inlassablement Gabriel Boisante sur les réseaux sociaux. L’élu socialiste de la capitale sait que «les temps seront durs», mais l’essentiel est de retourner travailler. Pour les clients qui attendent impatiemment de remettre les pieds sous la table, c’est une très bonne nouvelle. D’autres sont plus indifférents, sans y être opposés. «Ils ouvriront sans moi!», nous confie Laurent. «Non, je n’irai pas, ça me fait encore trop peur. Les mesures de sécurité ne suffisent pas à me rassurer et je suis d’avis qu’il faut un contact minimal entre individus jusqu’à ce que l’on trouve un traitement», explique Laurent, 64 ans. Le confinement lui sied à merveille pour l’instant.

«Moi j’irai volontiers avec des copines que je connais bien, qui ont respecté les règles sanitaires et on passera un bon moment parce que le resto me manque trop. J’ai hâte de retrouver ces instants de convivialité et pour les grandes tablées, on fera ça en privé. Puisqu’on peut être à 20, on fera des barbecues chez ceux qui ont des grands jardins ou alors on pique-niquera dans la nature. On changera nos habitudes, mais on se retrouvera petit à petit, vous verrez», encourage Marion, 32 ans qui fait la queue pour s’acheter un kebab.
Des encouragements, Sandra en a besoin. Au-dessus de son restaurant, elle loue également des chambres aux curistes. Une petite pension à deux pas du Domaine thermal. «Il reste fermé, je ne sais pas quand il va pouvoir accueillir à nouveau des curistes, mais c’est un gros manque à gagner pour nous», avoue-t-elle. Elle n’est pas la seule dans ce cas.

Geneviève Montaigu

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