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Intégration : ils sont fiers d’être Eschois


Marie-Alix, Georges, Adela et Dan Codello, l'échevin qui porte le dossier de l'intégration : chacun a relaté une expérience très forte (photo Tania Feller)

La dernière réunion du plan d’intégration d’Esch-sur-Alzette se tient ce samedi 12 novembre. Nous avons rencontré trois citoyens très impliqués. Toute la fierté eschoise d’appartenir à une ville mélangée est exprimée.

Avec 121 nationalités et 57% de non- Luxembourgeois, l’intégration est un travail de «longue haleine», prévient l’échevin Dan Codello. Mais elle est le socle d’Esch-sur-Alzette.

Esch-sur-Alzette achèvera ses Assises de l’intégration samedi. Un processus citoyen entamé en 2015 autour d’une question clé  : comment vivre ensemble, concrètement? L’exercice aurait pu relever de la pure démagogie  : il s’est révélé des plus formateurs. Pour ne pas dire «transformateur», tant le regard des participants a changé.

Les citoyens se sont rencontrés régulièrement les samedis, ou le soir en semaine, pour réfléchir sur des thématiques précises (place de la langue, implication politique des immigrés, accès à la culture, etc.) « Quand les réunions ont commencé, j’ai eu envie de m’inscrire, dit simplement Adela Kozar, 26  ans, Eschoise depuis toujours. Après la première, j’ai eu envie de revenir! »

L’expérience était trop forte. « Rencontrer des gens d’origines variées, comprendre le parcours de chacun, casser les clichés… En fait, on parle souvent d’intégration, mais sans s’expliquer sur le mot , constate de son côté Marie-Alix Schumacher. Lors des réunions, j’ai eu l’impression qu’une situation figée depuis des années, la juxtaposition des communautés, était en train d’exploser .» La pimpante retraitée a particulièrement apprécié la participation assidue d’immigrés d’Afrique subsaharienne. « Nous avons tous besoin de sortir de nos carcans, de nous rencontrer vraiment .»

«Peur? Ce n’est pas le bon terme»

Le travail de groupe, supervisé par la commission consultative communale à l’intégration et par l’organisme privé 4motion, fera l’objet de mesures concrètes en janvier. En attendant, l’expérience des participants (une cinquantaine sur chaque atelier) constitue déjà une réussite en soi. Georges Weissen, retraité de l’ARBED, a vécu ces rencontres comme « une réponse citoyenne. Quand on interpelle les élus pour des problèmes, ils sont là. Quand on nous propose de tels projets, il faut répondre présent en retour. »

L’exercice l’a passionné. « Je suis rentré à l’usine de Schifflange en 1961. On accueillait des immigrés de partout. Je veux qu’Esch-sur-Alzette continue de construire « quelque chose » avec toute sa population .»

A-t-il peur, au fond, de voir un monde de solidarité ouvrière disparaître? « Peur, non, ce n’est pas le bon terme. Mais en tant que Luxembourgeois, il faut se sentir concerné par l’intégration, ce n’est pas un travail qui n’incombe qu’aux étrangers .» Georges vit dans le quartier de Neudorf, où la majorité des 150  réfugiés du «quota» eschois sera hébergée. « Cent cinquante,  c’est bien. Trois cents personnes (NDLR  : jauge initiale) , ça ne voulait rien dire au niveau des possibilités de s’intégrer .»

Adela, la plus jeune du groupe, exprime carrément un sentiment de fierté. Esch-sur-Alzette est une ville terne, usée? « Pourquoi tant d’habitants y sont attachés alors? Esch c’est « la maison ». Il faut défendre sa ville et la diversité est notre marque de fabrique. » Voilà qui est dit!

Dan Codello, l’échevin responsable du dossier et l’artisan du projet, observe les échanges avec bienveillance. « Il faut tenir un discours de vérité aux habitants  : le travail d’intégration est un travail de longue haleine. C’est pour ça qu’on s’applique et que les mesures du plan s’échelonneront jusqu’en 2020. » Et de conclure par une belle citation  : « »Ta patrie, c’est l’endroit où tu te sens bien », disait Goethe. Quand j’entends le témoignage d’une jeune Eschoise comme Adela (NDLR  : d’origine monténégrine) ça ne peut que me toucher .»

Hubert Gamelon

Rendez-vous

La dernière réunion du plan d’intégration se tiendra samedi 12 novembre, à l’hôtel de ville d’Esch-sur-Alzette.

Soixante personnes sont déjà inscrites. Il faut choisir parmi quatre thèmes : encourager la mixité, renforcer la connaissance des langues, renforcer la participation électorale, développer des outils d’information pour tous.

Inscription par courriel  : marc.limpach@villeesch.lu

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