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Differdange : une manufacture à vocations au futur Science Center


Cela sent la peinture, dans la grande salle du Léierbud! Ici, le maximum est fait sur place : les lampes, par exemple, sont créées dans les ateliers. (Photo : Erwan Nonet)

Dans un mois, le Science Center accueillera chez lui ses premiers visiteurs. Un marque qui n’est pas que symbolique : le projet est en train de prendre une sacrée dimension.

Les salles qui accueilleront l’installation provisoire du Science Center sont encore en travaux. Mais de l’autre côté de la rue Emile-Marck, on s’active aussi, encore et toujours. Pas moins de 43 personnes sont actuellement engagées pour concrétiser ce qui n’était qu’un rêve il y a peu.

Près de 180 lycéens et une quarantaine de professeurs venus des écoles européennes de tout le continent auront l’honneur de découvrir en primeur le Science Center dans les locaux du Léierbud (l’ancien centre de formation de l’ARBED, puis d’ArcelorMittal) le 28 mars prochain. «C’était un engagement pris il y a près de deux ans et nous allons le respecter», se félicite l’homme qui porte le projet : Nicolas Didier.

Le Science Center n’ouvrira cependant pas tout de suite ses portes au grand public, l’inauguration est prévue pour le mois d’octobre. Les classes et les groupes pourront toutefois profiter de visites privées, sur réservation (reservations@science-center.lu). «Alors que nous n’avons pratiquement pas fait de publicité, plus de 1 700 visiteurs sont déjà inscrits. Nous recevons de nouvelles demandes tous les jours!», se réjouit-il.

Le site (partagé avec les locaux provisoires de l’école internationale de Differdange) se divise en deux parties : une grande salle de 1 100 m² et plusieurs laboratoires portant chacun une spécialité. Dans l’atelier de thermodynamique, on ira de -200 à +1 300 °C. Dans celui des matériaux, on travaillera les propriétés du bois, des métaux, du verre, du plexiglas et du plastique. «Nous expliquerons notamment comment les couper et les coller, explique Nicolas Didier. La soudure par friction, habituellement utilisée dans les forages où les soudeurs ne peuvent pas travailler, sera expérimentée.»

Guillaume Trap, le directeur scientifique du Science Center, teste une toute nouvelle installation.

Guillaume Trap, le directeur scientifique du Science Center, teste une toute nouvelle installation.

Un atelier de cuisine, avec cinq plans de travail complets, sera également disponible. «Pourquoi une cuisine? Parce que c’est le seul laboratoire que tout le monde possède chez soi et que l’on y parle, sans le savoir, de physique, de chimie, de mathématiques et de biologie. D’ailleurs, toutes les expériences qui y seront réalisées seront reproductibles à la maison.»

Le moteur Deutz du château de Berg

La salle principale, elle, accueillera une cinquantaine de stations, dont certaines particulièrement imposantes comme le moteur Deutz qui a servi à la construction du château grand-ducal de Berg et qui lui a fourni son électricité pendant 50 ans. Toujours en état de marche aujourd’hui, il avait été offert par le Grand-Duc Jean à l’Institut supérieur de technologie, l’ancêtre de l’université, en 1968.

Un électroaimant financé par Creos sera présenté un peu plus tard, lors de l’ouverture au grand public. «Il permettra d’obtenir une puissance de 1 tesla sur un cube de 30 cm de côté, ce qui est considérable», souligne le directeur scientifique du Science Center, Guillaume Trap.

Toutes ces installations seront ludiques et didactiques mais elles permettront surtout aux jeunes qui les manipuleront d’appréhender des concepts scientifiques sans avoir l’impression de travailler. «Nous ne voulons plus que les vocations ne tiennent qu’au hasard, lance Nicolas Didier. Ici, les élèves et les lycéens pourront s’initier aux sciences et aux technologies et – peut-être – trouver la voie dans laquelle ils voudront s’engager.» De là à endiguer la chute des inscriptions dans ces filières pourtant porteuses? C’est le souhait du Science Center et il se donne les moyens d’y parvenir.

La science crée de l’emploi

Au départ, il n’était question «que» de sauver la Groussgasmaschinn, le plus gros moteur à explosion jamais construit dans le monde. Une petite équipe composée d’ex-salariés d’ArcelorMittal venue de la cellule de reclassement a ainsi été créée. Depuis, le projet s’est transformé en la création d’un grand Science Center et les besoins ont évolué. «En ce moment, 43 personnes sont engagées et nous allons encore recruter davantage», explique Nicolas Didier.

Ingénieurs, artisans, médiateurs scientifiques… les profils sont logiquement plus variés qu’au démarrage, mais 14 personnes restent issues des cellules de reclassement. «Depuis le début, nous avons embauché environ 25 employés d’ArcelorMittal. La majorité venait du site de Bettembourg, les autres de Schifflange et Rodange, indique-t-il. Sans eux, le projet ne serait pas ce qu’il est devenu. Ces personnes sont précieuses parce qu’elles sont polyvalentes. Et comme nous construisons toutes nos stations nous-mêmes, leur savoir-faire est inestimable!» Désormais, les profils recherchés sont plus spécialisés : électroniciens, mécatroniciens… Si le Science Center est un projet éducatif, sa valeur sociale n’en est pas moins élevée.

Erwan Nonet

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