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Collectif Koo & Yonad : «Pour nous, les galeries, c’est la rue!» 


Douze totems, avec plusieurs photos d’Esch-sur-Alzette, sont apparus sur la place de l’Hôtel de ville.  (Photo : hervé montaigu)

Pour remercier la capitale européenne de la Culture, le collectif Koo & Yonad a revêtu plusieurs poteaux de la ville de «totems».

Le collectif aurait pu s’en tenir à un remerciement verbal adressé au bourgmestre d’Esch et une poignée de main sincère, mais la déception aurait été de mise. Dans le sillage de leurs performances, les artistes de Koo & Yonad ont investi l’espace public eschois, en recouvrant des poteaux de la place de l’Hôtel de ville de «douze totems», composés de diverses photos de la capitale des Terres Rouges : «Nous avons voulu rendre hommage à la ville pour Esch 2022», expose Georges Chonoc, membre du collectif.

Une dizaine de personnes forment les rangs de Koo & Yonad, dont le terrain d’action se situe principalement à Nancy. En octobre, le collectif français y avait d’ailleurs installé sept totems similaires devant une boulangerie, avec des images relatives à la profession : «Cette action s’inscrit dans le cadre de l’Arte-Via, soit l’art fait par et pour les passants», narre Georges Chonoc. Là est la subtilité de telles œuvres urbaines, puisque tout le monde peut y aller de son imagination et participer à la performance : «Pour nous, les galeries, c’est la rue! Les gens peuvent même prendre un totem s’ils veulent», s’enthousiasme-t-il.

L’absurde au service du politique

Pour comprendre les velléités du collectif, un petit voyage au XIXe siècle est requis, et plus précisément à sa fin. Un mouvement artistique, dont l’objectif est de faire rire les Français par tous les moyens, émerge doucement, mais sûrement, à l’initiative de Jules Lévy. Le temps est aux calembours, aux parodies et aux œuvres décalées. En somme, à l’absurde. «Notre collectif se situe dans cette lignée d’avant dadaïsme des artistes incohérents, soit ce que Michel Onfray appellerait l’humour « saucisson-vin rouge« », s’amuse Georges Chonoc, dont les références se comptent par dizaines. La plus influente est, sans conteste, Joseph Beuys, dont les œuvres ont constitué un ensemble artistique très engagé.  

Car Koo & Yonad est également investi sur le front politique. Lors des dernières élections législatives en France, les artistes avaient collé, sur les panneaux de l’école Jean-Jaurès de Nancy, d’anciennes affiches du Bêbête Show, une émission française de caricature politique des années 80 et 90 : «Nous sommes des artivistes. Vous connaissez Banksy? Bah voilà, nous sommes tout autant partie prenante de la vie de la cité», relate le membre de Koo & Yonad. Un moyen de signaler les problématiques sociétales, mais toujours avec humour!

En octobre, le collectif a mené une opération similaire à Nancy. Photo : hervé montaigu

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