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Le front grand-ducal

Le terme est peut-être un peu fort au vu des drames qui se jouent au jour le jour sur le front de guerre en Ukraine. Néanmoins, le camp politique luxembourgeois est, lui aussi, engagé sur un front. Et celui-ci n’a cessé de s’accentuer en raison de la guerre déclenchée par la Russie. Pour autant, le gouvernement se préparait, début 2022, à une année plus calme sur le front sanitaire, mais aux enjeux multiples.

Le 3 janvier dernier, nous dressions dans ces colonnes le constat suivant : «Au-delà de la gestion de la pandémie, le gouvernement Bettel II aura d’autres virages décisifs à négocier en cette dernière année avant la double échéance électorale (communales et législatives) en 2023. Le logement, principal facteur qui vient creuser les inégalités sociales, se trouve tout en haut de l’agenda.»

Personne ne se doutait encore à ce moment que le 24 février, date du début de l’agression russe, allait constituer un nouveau tournant majeur après les deux années de crise sanitaire. Mais quel bilan peut-on donc tirer en cette fin d’année?

Le premier constat est que l’outil de crise qu’est la tripartite a réussi à limiter la casse sociale et économique. Le gouvernement a débloqué 2,5 milliards d’euros répartis sur deux paquets d’aides. Le pouvoir d’achat des ménages est sauf, du moins si l’on en croit les statistiques officielles.

Les entreprises tiennent aussi le cap, du moins pour l’instant. Par contre, le coût de la tripartite empêche, toujours, une réforme visant à rendre plus équitable le système fiscal. Une mince lueur d’espoir existe encore pour le printemps.

Sur le front du logement, la promesse a été tenue de finaliser les travaux pour tacler – par le biais d’une taxation renforcée – la spéculation foncière. Le mérite du gouvernement sortant est d’avoir enfin mis sur les rails une réforme à laquelle personne ne voulait vraiment s’attaquer par le passé. Les nouvelles taxes ne vont cependant produire leurs effets qu’à moyen terme.

Dès à présent, le camp artisanal craint que les ajustements fiscaux réduisent à néant les investissements privés dans le logement. Mauvais calendrier, donc, pour une réforme indispensable et urgente? Au moins, tout le monde se sent bousculé. Il s’agit plutôt d’un bon signe pour aller de l’avant.

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