Un SDF avoue avoir poussé le pêcheur, retrouvé noyé dans le canal de Talange

Mardi, la mort de Charles Hemmer retrouvé noyé le 15 juin dans le canal à Talange, près d’Amnéville en Moselle, a connu un rebondissement. Un sans domicile fixe est passé aux aveux, alors que le corps du pêcheur avait été retrouvé dans le canal, il y a une semaine.

Sans la sagacité des enquêteurs de la brigade territoriale de Maizières-lès-Metz, secondés par leurs homologues de la brigade de recherches de la compagnie de gendarmerie de Metz, les circonstances du décès de Charles Hemmer n’auraient sans doute pas été éclaircies.

Le Clouangeois de 57 ans avait été retrouvé mort noyé, le lundi 15 juin dernier en fin d’après-midi, dans le canal des mines de fer à Talange. C’est par deux mètres de fond que le corps sans vie de cet homme, qui pêchait régulièrement à cet endroit, avait été découvert par les plongeurs messins.

C’est un jeune qui avait donné l’alerte en découvrant, sur les berges du canal, les papiers du disparu. Il avait alors prévenu la police municipale de Talange. Sur place, les agents avaient trouvé des vêtements, des clefs et du matériel de pêche à côté de la Dacia Logan de la victime.

Avec l’aide de témoins

Pratiquée quelques jours plus tard à l’Institut médico-légal de Nancy, l’autopsie avait conclu à un décès par hydrocution. Aucune trace de lutte ni marque suspecte n’avait été relevée par le médecin légiste. Tout naturellement, la piste d’un décès accidentel, consécutif à une chute ou un malaise, semblait s’imposer.

Durant plusieurs jours, les gendarmes de la brigade de Maizières-lès-Metz sont repassés sur les lieux pour interroger promeneurs, pêcheurs et autres habitués de ce bras mort de la Moselle. Des témoins ont expliqué aux enquêteurs avoir aperçu la victime et un homme discuter et boire une cannette quelque temps avant le décès de la victime. De fil en aiguille, les enquêteurs ont réussi à identifier cet individu.

Convoqué dimanche à la brigade de gendarmerie, ce SDF, bien connu sur Maizières-lès-Metz, a rapidement été placé en garde à vue. Lors de ses auditions, il a avoué avoir poussé la victime sans toutefois expliquer les raisons de son geste. Déféré, mardi en milieu d’après-midi, au parquet de Metz pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, Yves Delattre, âgé de 38 ans, a été placé en détention provisoire conformément aux réquisitions du parquet.

Parallèlement, une information judiciaire a été ouverte pour permettre aux enquêteurs de mener les investigations nécessaires.

Delphine Dematte (Le Républicain lorrain)