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Thionville : y a-t-il une malédiction des passerelles ?


Les pieds de la passerelle de l’Europe sont à quelques centimètres de l’eau. (Photos RL/Pierre Heckler)

À Thionville, les passerelles seraient-elles maudites ? Oui ? Non ? Voilà trois histoires qui peuvent interpeller.

Souvenez-vous : en septembre dernier, pour son inauguration, la passerelle de l’Europe reste finalement à quai, suite à des dégâts constatés sur son tablier métallique. Six mois plus tard, l’ouvrage est toujours au même endroit, sur la rive droite de la Moselle, juste en face la sous-préfecture, à 400 m de son emplacement final, entre la gare et le quai Crauser. Bien qu’elle ait aujourd’hui les pieds à quelques centimètres de l’eau en raison de la crue, elle patiente tranquillement en attendant son installation prévue début juin prochain. Si les cyclos et piétons n’ont pas encore le plaisir de l’utiliser, ils ont abandonné depuis longtemps l’idée de passer sur celle qui enjambe l’A31 à Beauregard… Retour en 1977.

Celle de l’A31 n’a jamais servi !

En mars de cette année, au moment de l’ouverture de la section périphérique de l’autoroute empruntant le viaduc de Beauregard, la DDE remet à la municipalité de Thionville une passerelle enjambant les deux voies, destinée exclusivement aux piétons et aux deux-roues. Construit grâce à des crédits d’État (800 000 Francs de l’époque), l’ouvrage est alors considéré comme une économie substantielle réalisée par la Ville. Il est en effet prévu que la passerelle serve de trait d’union entre les installations sportives projetées à proximité du cimetière et des réalisations envisagées de l’autre côté de l’autoroute. Sauf que rien n’a vu le jour et la passerelle n’a jamais servi ces quarante dernières années. En 1999, toutefois, le député-maire Jean-Marie Demange pensait pouvoir l’insérer dans un vaste programme de désenclavement routier du Linkling. En vain…

Celle de 2005 n’a pas été construite

En décembre 2002, les maires de la Communauté d‘agglomération Thionville-Portes de France découvrent la maquette de la nouvelle gare thionvilloise qui doit accueillir le TGV-Est en 2007. Sur cette maquette, on distingue une passerelle piétonne qui enjambe la Moselle pour donner accès à la cour des Capucins. Cette idée de relier les deux rives n’est effectivement pas celle de Pierre Cuny qui ne s’en est jamais caché. Prévue quelques centaines de mètres plus au sud que celle de l’Europe, cette passerelle n’a jamais vu le jour.

Celle du pont SNCF est fermée depuis 2010

29 décembre 2010 : les services municipaux thionvillois condamnent la passerelle SNCF qui longe les voies ferrées, au-dessus de la Moselle, entre les berges de Beauregard et l’îlot de la gare. Pourquoi ? Parce que l’accès est devenu trop dangereux et que la société d’expertise PMM recommande de prendre des mesures conservatoires dans un rapport d’inspection rendu à la Ville. Les rambardes de fer se brisent sous l’effet de l’érosion et les plaques de béton du tablier sont trouées. De quoi inciter le maire à fermer l’accès de cette passerelle construite en 1928 et propriété de la SNCF et, conjointement avec cette dernière, à ne pas se lancer dans des travaux de rénovation jugés trop coûteux.

Ludovic Behrlé (Le Républicain lorrain)

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