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Thionville : il grimpe dans une voiture au feu rouge et force le conducteur à l’emmener à Metz


L’homme a grimpé dans la voiture arrêtée au feu rouge devant la mairie de Thionville, vers Yutz, juste avant le pont des Alliés. (Photo RL /Pierre Heckler)

Le 16 juillet, vers minuit, en plein cœur de Thionville, l’homme est entré dans le véhicule sans demander son avis au conducteur qui rentrait chez lui. La victime raconte qu’il lui a posé un couteau sur la cuisse avant de lui demander de faire l’aller-retour à Metz-Borny pour récupérer sa drogue.

« Je m’excuse du fond du cœur, Madame », lâche le prévenu. L’homme de 41 ans s’adresse directement à la présidente, dès son arrivée dans le box du tribunal correctionnel de Thionville. Il tremble. Il souffre de troubles psy. Et sa consommation d’héroïne n’arrange rien.

Le 16 juillet, peu après minuit à Thionville, il a terrorisé un automobiliste qui rentrait tranquillement chez lui. Il grimpe dans sa voiture, arrêtée au feu rouge, quai Marchal, juste avant le pont des Alliés, à deux pas du palais de justice. Le conducteur n’a pas le temps de réagir. Il raconte que l’intrus a sorti un couteau à cran d’arrêt, une lame de 15 cm environ qu’il a posée sur sa cuisse. La victime n’a d’autre choix que d’obéir. Son passager lui demande de le conduire à Metz-Borny, au cœur de la cité, où il récupère une dose d’héroïne avant de se faire raccompagner chez lui.

Le suspect interpellé dix jours plus tard

Une fois seul, l’automobiliste choqué prévient la police et se rend immédiatement au commissariat, vers 2 h 30 du matin, pour déposer plainte. Il identifie son agresseur, déjà connu des autorités. Ce dernier sera interpellé dix jours plus tard par un équipage de la BAC à Guénange. Même histoire que la précédente : l’homme a grimpé dans la voiture d’un inconnu, devant la mairie à Thionville. Il n’aurait pas été menaçant cette fois-là. Mais le conducteur n’en menait pas large, impressionné par la stature imposante de son passager.

« Pitié, ne me remettez pas en prison »

« C’est fini, je vous jure, je ne ferai plus de stop ! », lance le prévenu à la barre. Il nie les menaces au couteau dont l’accuse le plaignant. « Je reconnais que je suis monté dans son véhicule sans autorisation », concède-t-il. « Je lui ai demandé de m’emmener à Metz, il a dit oui. Sur le trajet, on a discuté, on a rigolé », détaille-t-il. « Alors pourquoi le conducteur a-t-il prévenu la police juste après votre départ ? », interroge la présidente du tribunal. Ce mercredi, la victime a fait le déplacement mais elle a préféré rester derrière la porte de la salle d’audience.

« Pitié, ne me remettez pas en prison », implore le prévenu, jugé en comparution immédiate. Son avocat, Me La Schiazza, décrit un homme rattrapé par ses démons, plaide un discernement altéré au moment des faits. Le tribunal écarte tout aménagement de la peine et condamne l’auto-stoppeur agresseur à cinq mois de prison ferme. Il ordonne son placement immédiat en détention et révoque trois mois de prison prononcés avec sursis en 2021 pour d’anciens faits de violences et de séquestration.

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