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Smart-Hambach : « On a fait des sacrifices pour la pérennité de l’usine »


Barbara fait partie de ces salariés de Smart embauchés depuis le démarrage de l’usine. C’était il y a 23 ans (Photo RL /Thierry Nicolas).

Barbara est originaire de Metz, mais c’est à Hambach qu’elle s’est installée depuis quelques années. À deux pas de chez Smart. Affichant 23 années d’ancienneté au compteur dans cette usine, l’animatrice santé sécurité vit la mise en vente du site avec l’angoisse de tout perdre. Elle qui, comme d’autres, a tant donné…

Le 27 octobre 1997. Une date gravée dans la mémoire de Barbara. « C’est le jour où j’ai été embauchée chez Smart. C’était aussi le jour de l’inauguration de Smartville », précise-t-elle, avec le souvenir d’une usine au cœur de l’actualité nationale et internationale. Le président Jacques Chirac et le chancelier Helmut Kohl avaient présidé le lancement de ce site industriel flambant neuf , synonyme d’un espoir retrouvé dans une région touchée par le chômage…

 

Du sourire aux larmes

Changement d’ambiance 23 ans plus tard. Les sourires et la sérénité ont cédé la place à l’amertume et la colère. La mise en vente de Smart annoncée par Daimler le 3 juillet est vécue comme une trahison par l’ensemble des salariés et sous-traitants. « Tout s’est passé tellement vite. Quand l’annonce de la mise en vente de l’usine est tombée, c’était un véritable coup de massue. On était à quelques jours seulement du lancement de la nouvelle ligne de production du SUV Mercedes. On se disait qu’on aurait du travail jusqu’à notre retraite. Nous n’avons rien vu venir », affirme l’animatrice santé et sécurité.

C’est cette « méthode brutale » que les 1 600 employés et sous-traitants de Smartville déplorent. « On s’est investi à fond pour cette usine, on a fait des sacrifices pour la pérennité du site en acceptant de travailler 39 heures payées 37 , et voilà le remerciement. Un collègue me disait encore il y a quelques jours qu’il a donné trois ans de sa vie à cette usine sans voir grandir ses gosses. La colère est grande. »

Une vie liée à Smart

Embauchée il y a 23 ans comme « simple ouvrière à la chaîne de montage », Barbara a évolué pour devenir opératrice spécialisée, puis animatrice de formation ou encore responsable de ligne au montage, puis au paintshop. Autant dire qu’elle connaît Smart comme sa poche.

« Ma vie est intimement liée à cette usine. Mon mari Stéphane travaille ici, nous nous sommes mariés dans la salle du Centre de communication. À chaque fois que je passe à proximité, j’y repense. Beaucoup d’éléments de ma vie personnelle me ramènent à Smart. »

La boule au ventre, Barbara continue d’espérer en des jours meilleurs. « La famille Smart est très affectée mais elle est aussi très soudée. Le plus important, c’est de sauver tous les emplois. »

Nicolas Thiercy (Le Republicain Lorrain)

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