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Népal : un premier trek debout pour la championne handisport Anita Fatis


Népal, novembre 2018 : Anita Fatis (à droite), atteinte de sclérose en plaques, est montée en compagnie d’autres malades jusqu’à 5 650 mètres d’altitude. (Photo DR)

Le 1er novembre, Anita Fatis, ancienne championne de natation handisport, s’envolera pour le Népal où elle participera – debout sur ses deux jambes – à son troisième trek en Himalaya. Un défi personnel à valeur d’exemple pour tous les cabossés de la vie.

Anita Fatis est une femme de combat. Atteinte de sclérose en plaques depuis l’âge de 26 ans, l’ancienne nageuse handisport au palmarès évocateur (15 titres de championne de France, trois médailles mondiales et autant de médailles européennes, finaliste aux JO de Londres et de Rio, N.D.L.R.) ne s’accorde aucun répit. Le 1er novembre prochain, à l’aube de ses soixante ans, elle s’envolera pour le Népal où elle participera à son troisième trek en Himalaya.

Sans son fauteuil

Un nouveau défi pour celle qui, après dix-sept ans passés en fauteuil roulant, remarche grâce à son orthèse mécatronique C-brace – un système unique au monde de contrôle de phase d’appui et de phase pendulaire qui réagit de façon intelligente, grâce à des capteurs placés en divers endroits de la jambe et du pied, et reliés à un boîtier électronique – et qui va s’attaquer, debout sur ses jambes, à la vallée sauvage du Rolwaling.

« J’ai un passé de sportive de haut niveau. J’ai réussi à repousser mes limites, mais pour la première fois, j’ai peur de l’échec », confie Anita Fatis qui réapprend à marcher depuis seulement deux ans au prix d’efforts constants et soutenus.

Et d’expliquer : « La compagnie aérienne qui nous transporte ne veut pas prendre en charge mon quadrix (fauteuil tout terrain, N.D.L.R.). Dix-sept jours de marche, il va falloir les tenir… », s’inquiète encore la Thionvilloise qui s’était fixé comme objectif deux à trois heures de marche par jour. « Aller au Népal, c’est bien mais faire un trek à dos de sherpas, ce n’est pas mon objectif », lâche Anita Fatis. Car, outre le défi personnel que cette ascension représente, c’est d’abord pour montrer l’exemple qu’elle mettra un pied devant l’autre. « Je veux prouver à tous ceux qui, comme moi, souffrent de handicap, qu’il faut bouger, se donner les moyens. Il y a trop de personnes qui, parce qu’elles sont isolées, baissent les bras. »

Réglages spécifiques

Toujours plus haut, toujours plus loin, celle qui est aussi responsable de la section natation handisport de Thionville et conseillère municipale n’est pas de nature à renoncer. Dans la voiture qui la conduit à Paris, où elle va procéder à des réglages spécifiques de ses orthèses pour les adapter à la montagne, elle sait qu’elle ira au bout d’elle-même comme toujours pour conjurer la maladie. Conjurer le sort. Dans cette expédition organisée par l’association qu’elle préside, Activités SEP (pour Sclérose en plaques, N.D.L.R.), elle sera accompagnée notamment de son mari, Kamel, d’une kinésithérapeute et de la Savoyarde Audrey Hochard, atteinte de la même pathologie. Six personnes en tout pour un seul et même objectif : battre la maladie sur les pentes rocailleuses des plus hauts sommets himalayens.

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