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Moselle : un journaliste du Républicain Lorrain agressé par un « gilet jaune »


"J'en ai rien à foutre", "tu fais pas de photo", a crié avec rage l'individu avant de porter des coups au journaliste. (Photo d'illustration : le Républicain lorrain/Raphael Porte)

Un journaliste du Républicain Lorrain a déclaré avoir été agressé physiquement vendredi par un « gilet jaune » alors qu’il faisait un reportage sur un rassemblement à Longeville-lès-Saint-Avold (Moselle).

« L’auteur de cette inqualifiable agression a été interpellé et placé en garde à vue par la gendarmerie », a indiqué samedi le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, sur Twitter.

Alain Morvan, rédacteur au service reportage du Républicain lorrain, se trouvait vendredi après midi au rond-point de Longeville-lès-Saint-Avold, près de la frontière franco-allemande, où des manifestants organisaient un barrage filtrant.

« J’ai voulu prendre une photo au smartphone du rassemblement et un gilet jaune s’est planté à 5 cm de mon visage en étant menaçant », a expliqué au téléphone Alain Morvan. « J’ai décliné mon identité de journaliste, mais cela a été une circonstance aggravante. » « J’en ai rien à foutre », « tu fais pas de photo », a crié avec rage l’individu avant de porter des coups au journaliste, selon son récit. Alain Morvan raconte avoir pu « parer » les coups de poings, mais un violent coup de pied l’a atteint à l’abdomen.

Plainte pour violences volontaires

L’agresseur a été maîtrisé par trois autres « gilets jaunes », tandis qu’il continuait de donner des coups dans le vide en direction du journaliste. « J’avais l’impression de voir un type qui voulait me traverser, me défoncer le crâne », a dit Alain Morvan, « choqué psychologiquement ». Hospitalisé vendredi, il a pu regagner son domicile en fin de soirée, après avoir passé des examens pour « écarter des suspicions de lésion interne à l’abdomen ». Il a déposé plainte pour violences volontaires.

« J’ai déjà fait des reportages après des catastrophes naturelles, dans des manifestations tendues de mineurs ou de métallos… Jamais, je ne me suis senti autant en danger que sur ce rond-point », a-t-il dit.

« Des incidents, il y en avait déjà eu : invectives, réquisition de la carte mémoire d’un photographe, insultes (…) Mais jamais encore, aucun gilet jaune n’avait délibérément agressé physiquement un de nos reporters. Voilà cette limite franchie », ont déploré Christophe Mahieu, directeur général du Républicain lorrain, et Sébastien Georges, rédacteur en chef, dans leur journal. Le quotidien, qui consacrait samedi sa « une » à cette « agression insupportable », a annoncé son intention de porter plainte.

Depuis le début des manifestations en novembre, des journalistes sont régulièrement pris à partie dans le cadre du mouvement des « gilets jaunes », victimes d’agressions, menaces, insultes. Le secrétaire général de Reporters sans frontières, Christophe Deloire, a lancé dimanche « un cri d’alarme » face à une situation « très grave, qui menace d’empirer ».

Le Quotidien/AFP

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