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Metz-Paris en autocar pour 19 euros


Pour un Metz-Paris, on peut acheter un billet FlixBus à 19 € (départ 13h15, arrivée 18h10). En train, même si le temps de trajet est ramené à 1h25, il en coûte 57 €. (Photo DR/FlixBus)

Mesure phare de la loi Macron, la libéralisation du transport en car va révolutionner les déplacements en France. En Moselle, l’Allemand FlixBus a ouvert sa première ligne intérieure vendredi. Il est désormais possible de faire Metz-Paris pour 19 euros.

Vendredi, la filiale nouvellement créée du leader du transport en autocar outre-Rhin avait rendez-vous avec l’histoire. Après des décennies de quasi-monopole du rail en France sur les liaisons intérieures, il est maintenant possible de prendre le car pour aller d’une ville à une autre. Une mesure phare de la loi Macron qui a aiguisé les appétits des autocaristes, à commencer par FlixBus.

Offensive planifiée de longue date

Face à un marché vierge, la société, qui revendique déjà 10 000 liaisons quotidiennes et plus de 300 destinations dans 15 pays d’Europe, était dans les starting-blocks depuis plusieurs mois. « Nous nous sommes soigneusement préparés pour être prêts le jour J et être les premiers dans le grand Est », explique Pierre Gourdain directeur général France de FlixBus, dont les autocars verts entament leur conquête de la France par la Lorraine et, plus précisément, par Metz.

Une offensive planifiée de longue date. En juin dernier, FlixBus avait ouvert une ligne Paris-Reims-Metz-Francfort-sur-le Main afin d’être présent au premier jour de la promulgation de la loi Macron. Cette anticipation a permis à l’entreprise d’embarquer ses premiers passagers sur les tronçons Metz-Reims et Metz-Paris dès ce week-end, ce que la loi française interdisait jusqu’alors.

Ce qui fait dire à Pierre Gourdain que « cette autorisation de desservir les villes distantes d’au moins 100 kilomètres va révolutionner la mobilité ». « Le transport en car est tellement bon marché que des gens vont pouvoir à nouveau se déplacer », proclame-t-il. Dans ce chamboule-tout du transport interurbain, FlixBus entend, ni plus, ni moins, dominer le marché français en atteignant rapidement une centaine de destinations en France avec un modèle économique qui a fait ses preuves en Allemagne. FlixBus y détient 70% de part de marché et transporte près de 20 millions de passagers chaque année à travers l’Europe.

1 000 emplois en France d’ici 2016

Une prouesse pour cette entreprise qui ne possède aucun bus en propre. Son principe, nouer des partenariats avec des entreprises locales qui acquièrent des bus, les colorent en vert pomme et salarient les chauffeurs. En contrepartie, FlixBus leur apporte ses standards, son expertise, sa visibilité, sa force commerciale, ses infrastructures informatiques et, surtout, des clients.

« Nous coopérons avec près de 170 PME et TPE à travers l’Europe et projetons de créer près de 1 000 emplois en France d’ici 2016 », indique Pierre Gourdain, qui ne doute aucunement des capacités de sa société à supplanter ses rivaux sur les routes nationales.

Ceux-ci pourraient toutefois lui donner un peu de fil à retordre. En effet, parmi les concurrents de FlixBus, on trouve des poids lourds du secteur comme Isilines (filiale du groupe Transdev, propriétaire d’Eurolines), Starshipper, Megabus ou iDBus (SNCF).

Thierry Fedrigo (Le Républicain Lorrain)

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