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Metz : le centre-ville envahi par les poubelles


En cette semaine de la propreté, cela fait particulièrement désordre... (photo RL/ Maury Golini)

Depuis un mois, fini les déchets laissés devant les portes en hyper-centre. Les habitants et les commerçants sont invités à apporter leurs poubelles entre 18h30 et 19h30 sur les 36 zones de dépôts. Des tas parfois impressionnants, pas du goût de tous les commerçants, évidemment.

Mercredi, 18h10. Les bras chargés de sacs, une serveuse d’un troquet de la place Saint-Jacques court vers l’angle des rues Serpenoise et Tête d’Or. « Oui, je sais, je suis un peu en avance. Mais après c’est le rush chez nous ! »

Depuis le 19 mai, la métropole a modifié la collecte des ordures en hyper-centre. Trente-six zones de dépôts ont été établies. Plutôt que devant leurs portes, les commerçants et les habitants sont invités à y déposer leurs poubelles (ordures ménagères et recyclables), entre 18h30 et 19h30. Du coup : les sacs et les cartons s’amoncellent.

Les commerçants qui partagent leurs devantures avec ces voisins temporaires ne sont pas tous ravis. Au Saint-Germain, c’est « l’horreur ». André Grotzky, gérant, ne peut plus utiliser une partie de sa terrasse ensoleillée rue de la Paix, devenue zone de dépôt. « On peut les remettre quand les camions sont passés vers 20h. Mais il faut laver avant parce que c’est très sale… En plein service ! » Son « gros tas » regroupe les déchets des rues Sainte-Marie et du Faisan, dont une importante résidence. Le ballet des dépôts commence à 18h. Quand les rippeurs passent, les clients ont droit au bruit « et aux odeurs de gaz d’échappement ». Alors qu’un autre point est situé à quelques mètres, le gérant ne « comprend pas ».

« Quelle image pour la ville ! »

Géraldine Diseur, de La Comtesse du Barry, « pleure tous les soirs ». Le courrier de son avocat a été envoyé mardi. Le point de dépôt, devant sa vitrine, à l’angle de la rue Ladoucette et de la Fournirue, est récent.

« Les autres commerçants ont râlé. Ils ont obtenu son déplacement. Il y a tellement de locaux vides en ville ! Moi je paie un loyer d’angle, pour qu’on me voie depuis le feu tricolore. Et ce que les gens voient, c’est des poubelles. Et quelle image pour la ville, en cette semaine de la propreté ! »

Elle aussi évoque les gens qui ne respectent pas les horaires de dépôts, l’odeur, les frites qui restent au sol, quand ce sont pas des résidus de litière. « J’attends les rats. Et en plus, on m’a dit que ce n’était pas à la Ville de nettoyer. Faut pas pousser ! » La gérante du commerce alimentaire s’attend « à une baisse de chiffre d’affaires ».

Mais il y a aussi ceux qui y trouvent un avantage. Une partie des tables des BerThoM jouxtent le tas. « Avant, les camions frôlaient mes clients en passant en Nexirue. Maintenant, ils n’y passent plus, ça me va », jure Emmanuel Pinel, manager. Même constat pour Pierre Esposito, gérant du Corner Coffee. « Jusque-là, les camions poubelles manœuvraient rue Au Blé. Ce n’était pas pratique pour les clients en terrasse. Là, les rippeurs vont très vite. On s’adapte, il n’y a pas de bonnes solutions. » Et il assure qu’il n’a pas eu de retours négatifs des clients.

Lisa Lagrange (Le Républicain lorrain)

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