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Maison de l’horreur en Moselle-Est : des animaux victimes de graves sévices


Une chèvre et une biche sont mortes, sans parler d'un chien affamé, de poules, d'oies, ou d'un python errant dans le jardin... (illustration RL/Pierre Heckler)

Son domicile est la maison de l’horreur. Il croule sous la crasse et les déjections d’animaux. Ses malheureux compagnons sont morts de froid ou souffrent de malnutrition sévère.

À la barre du tribunal correctionnel de Sarreguemines, le prévenu ne fait même pas profil bas. Pas par arrogance, mais parce qu’il n’a toujours pas compris que son comportement s’apparente à de la maltraitance. Le quinquagénaire comparaît pour sévices graves, actes de cruauté, abandon d’animaux domestiques. Les faits se sont déroulés du 1er août 2017 au 5 janvier 2018, dans une maison individuelle à Farschviller.

Le 5 janvier 2018, la commune signale ces actes aux gendarmes locaux. Un perroquet est mort de froid dans sa cage. Un chien de race border collie, pesant normalement une quinzaine de kilos, est retrouvé apeuré, affichant à peine 3 kg sur la balance. En entrant dans la maison, les militaires ont un haut-le-cœur. Le sol est jonché de détritus, l’odeur pestilentielle. Des déjections canines recouvrent le lit. La pâtée du pauvre canidé, nourri une fois par semaine, est moisie.

Les enquêteurs entendent le voisinage. Les récits font froid dans le dos. Une chèvre et une biche sont mortes, sans parler des poules, des oies, des cailles. Un python erre dans le jardin. La belle-fille du mis en cause a sauvé d’une mort annoncée le chien, qui était enfermé dans la douche ou dans un placard. Elle essaie de sensibiliser son beau-père à ce drame, mais il ne veut rien savoir.

Interdiction définitive de détenir un animal

L’homme explique au président qu’il « a trop à faire et n’a pas le temps de s’occuper des animaux. Ce n’est pas ma faute ! » Le magistrat insiste : « Vous avez des obligations. Ne pouviez-vous pas confier ces animaux en souffrance à des tiers ? ». Droit dans ses baskets, le mis en cause rétorque, en levant les yeux au ciel : « Je ne connais personne. Le chien était chez ma belle-fille et elle fume de la drogue ». Il ajoute qu’il ne pouvait pas soigner ses bêtes car il « s’occupait de ses petits-enfants ».

La procureure Michaëla Weill relève « un sérieux problème dans la compréhension de la gravité des choses ». Elle précise que le chauffeur livreur au chômage avait du temps libre. L’Agence régionale de santé a pris un arrêté de péril, qui laisse augurer de l’état de l’habitation.

Me Danièla Spretnjak, représentant la SPA, réclame des dommages et intérêts symboliques : 200 euros.

Le tribunal suit les réquisitions du parquet et condamne le tortionnaire à 1500 euros d’amende. Il prononce une interdiction définitive de détenir un animal. La partie civile percevra 200 euros.

Marie-Claire Föll (Le Républicain Lorrain)

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