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Lorraine : les tiny houses gagnent du terrain


Chloé, Joshua et Renaud fabriquent des tiny houses en Moselle. (photo RL/Paul-Marie Pernet)

Les minimaisons séduisent de plus en plus ceux qui cherchent une résidence principale écoresponsable, mais aussi les investisseurs.

Leur permis de construire des tiny houses date du 3 mai 2021. C’est ce jour-là que Chloé Seiler, son frère Renaud et Joshua Hickel lancent officiellement French Craft, à Trémery, sur la zone Eurotransit. Originaires de Yutz, les trois amis partagent les mêmes valeurs et la même envie d’entreprendre. «La construction de tiny houses correspond parfaitement à nos valeurs environnementales et sociales», reconnaissent-ils dans le bureau qui jouxte leur atelier. «Cette activité nous permet également de mettre à profit nos compétences d’ingénierie de la construction et de communication.»

Dans une première vie professionnelle, Chloé Seiler était développeuse web indépendante, les deux garçons ingénieurs, l’un dans le BTP, l’autre dans un bureau d’études. «Nous pensons que la seule manière de prédire l’avenir est de le bâtir. C’est pourquoi nous voulons faire partie de ceux qui imaginent le monde futur.»

Depuis dix-huit mois, ce futur se conjugue au pluriel pour les trois trentenaires. Car il y a autant de tiny houses que de clients. «Nous nous adaptons aux demandes, nous faisons du sur-mesure», insistent les cogérants.

Environnemental et local

Tous les projets s’accordent obligatoirement avec la proximité et l’environnement : le bois des Vosges provient de forêts faisant partie du Programme de reconnaissance des certifications forestières. L’isolation est en laine de mouton biosourcée dans l’Hexagone et les menuiseries sont 100 % made in France. «La seule différence avec une maison en bois, c’est qu’il n’y a pas de fondations mais une remorque à la place. La structure est ensuite habillée avec des revêtements puis équipée et aménagée.» Comptez 2,55 mètres maximum de large pour pouvoir prendre la route et être homologué, les longueurs pouvant varier entre 4 et 8,40 mètres. Sans oublier la limite des 3,5 tonnes pour ne pas passer dans la catégorie poids lourds pour le transport. Les tarifs commencent à partir de 40 000 euros.

Qui sont aujourd’hui les clients de French Craft ? «C’est difficile de brosser un portrait type», explique Chloé Seiler. «Il y a aussi bien des célibataires que des couples ou des familles avec un ou deux enfants. La fourchette d‘âge est comprise entre vingt-cinq ans et une soixantaine d’années.» Qu’ont-ils en commun ? «Une certaine volonté de minimalisme, de moins consommer même si le changement de vie est en général beaucoup moins drastique que ce que les gens imaginent. C’est pourquoi nous prenons à chaque fois le temps de les questionner sur leur quotidien pour l’intégrer à l’aménagement.» Veulent-ils être autonomes avec des panneaux solaires ? Combien de personnes vivront dans l’espace ? Faudra-t-il délimiter un coin dédié au télétravail? Le niveau de personnalisation n’est évidemment pas le même s’il s’agit d’un investissement pour une location saisonnière.

Comme le carnet de commandes est plein jusqu’au milieu de l’année prochaine, les trois cogérants ont été rejoints pendant l’été par un charpentier et deux apprentis menuisiers. Pour son développement, French Craft ne veut toucher que du bois.

La Mirabelle récolte ses fruits

La tiny house Mirabelle est née à Lucey, à trente kilomètres de Nancy. Mais la maison sur roulettes a quitté les côtes de Toul au printemps 2019 pour rejoindre, à 117 km de là, la montagne vosgienne. «Nous avions déjà un chalet», confie Odile de Gail qui propose depuis une dizaine d’années de l’hébergement à la Croix-aux-Mines. «Nous avons voulu compléter notre offre avec une tiny house. Mais avant de l’acheter en Meurthe-et-Moselle, nous en avons testé plusieurs avec mon mari, notamment dans le Jura, pour nous rendre compte.»

Mirabelle trône aujourd’hui, avec tout le confort, à 600 mètres d’altitude, pour le plus grand bonheur des touristes, parfois français, de Nancy à Paris mais aussi belges ou hollandais. «Elle est équipée comme une véritable maison : cuisine, salon, douche, toilettes sèches et couchage en hauteur», énumère-t-elle. «Plus encore depuis la crise sanitaire, on constate que les gens sont en quête d’insolite en pleine nature, dans le respect de l’environnement.»

Ce concept minimaliste séduit énormément les couples pour un week-end en amoureux. «Ce qui a changé, c’est la manière de réserver», renchérit-elle. «Les clients attendent souvent la dernière minute, en fonction de la météo. Les séjours sont également plus courts qu’avant.»

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