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Les boulangers-pâtissiers mosellans dans le pétrin de la crise énergétique


L’ambiance n’est pas à la fête pour les boulangers-pâtissiers de Moselle. Mais la tradition d’offrir la galette aux élus du Département a été respectée. Photo RL /Maury GOLINI

Réunis pour partager leur traditionnelle galette des rois avec les élus du Département, les artisans boulangers-pâtissiers de Moselle ont évoqué leurs difficultés actuelles, liées au surcoût de l’électricité. Leurs témoignages donnent des sueurs froides.

Michel et Muriel Dudot n’en finissent plus de faire des calculs. La facture annuelle d’électricité de leurs trois boulangeries-pâtisseries à Metz et Montigny-lès-Metz va passer de 42 000 € à… 130 000 €. Une augmentation colossale de 88 000 € liée au surcoût de l’électricité, sachant que leurs fours fonctionnent quotidiennement de 3 h du matin à 18 h.

«Si on augmente de 5 centimes d’euros le prix de notre baguette, il nous faudrait en vendre 1 million 767 000 pour équilibrer les comptes», ironise le couple. Un coup dur de plus alors que le prix des matières première flambe déjà depuis septembre : «Le beurre a pris 30 %, le sucre et les produits laitiers ont doublé.» Dans le même temps, le Smic a augmenté et ces patrons de 64 employés ont procédé à des revalorisations salariales.

Pour y faire face, ils ont augmenté la baguette de dix centimes et grignotent sur la marge. Mais c’est loin d’être suffisant. Du coup : «On va mettre de côté les embauches et les investissements, qui oscillent chaque année entre 42 000 et 100 000 € par an. » Même si le cœur n’est pas vraiment à la fête, ils ont tout de même confectionné la galette géante offerte lundi à Patrick Weiten, le président du Département.

Comme chaque année, la collectivité a reçu la fédération des artisans pâtissiers-boulangers de Vincent Nagelschmit. Patrick Weiten a assuré la filière de son soutien. Il a déjà imposé la baguette mosellane dans les cantines des collèges et ne désespère pas d’y arriver aussi dans les Ehpad ou les Maisons de l’enfance à caractère social.

Et promet de toujours «la payer au juste prix.» Son assemblée a voté une motion appelant au soutien par l’État des TPE (Très Petites entreprises) et le président du Département a écrit vendredi à la Première ministre pour réclamer pour elles la mise en place de dispositifs pérennes de soutien.

Augmenter les prix

Deux mesures ont déjà été annoncées par l’État : l’amortisseur électrique et le guichet unique. Rémi Pruvost espère qu’elles lui feront économiser 40 % du surcoût. Car lui aussi a fait les comptes de ses deux boulangeries de Montigny-lès-Metz qui emploient seize personnes :

«Notre contrat électrique est passé de 60 € par mégawattheure à 280 € la nuit et à 775 € le jour. À peine le pain enfourné, on perd déjà de l’argent. Du coup, on a changé notre organisation. On commence à 2 h du matin au lieu de 6 h. C’est un retour social en arrière, mais il nous permet de faire quelques économies. On recalcule nos marges, on a arrêté les productions non rentables. Et puis on a déjà augmenté nos prix en septembre et on sera peut-être obligé de le refaire encore fin février.»

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