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La douleur des parents de Béatrice Berlaimont au procès Pierson


Isabelle Hustin, la maman de Béatrice Berlaimont. (photo RL/Alain Morvan)

Les parents de Béatrice Berlaimont se sont présentés à la barre, mercredi, lors du troisième jour du procès de Jérémy Pierson. Ils ont dressé le portrait d’une adolescente mature et marquée par le divorce de ses parents.

« Moi, le matin (de sa disparition), je prends le train de 6h50. Béatrice s’est levée toute seule, comme d’habitude. On s’est croisées dans la salle de bains. On était encore dans la bonne ambiance de la soirée de la veille en famille. Puis, je suis partie. Plus tard, mon autre fille a entendu Béatrice dire : ‘J’y vais, hein, maintenant.’ Et puis… »

À la barre de la cour d’assises de la province de Luxembourg à Arlon, Isabelle Hustin s’effondre en pleurs. Elle avait pourtant répété cent fois cette déposition, choisi les mots, anticipé les instants où il faudrait repousser les émotions les plus douloureuses. «Ça m’a choqué d’entendre certains (Pierson) dire qu’elle était docile. Docile, c’est pour les animaux. Elle a fait du judo pendant deux ans. Mais face à un pic et un homme drogué, c’est sûr, elle a eu peur. Elle ne serait pas montée dans une voiture comme ça», rebondit-elle quelques instants plus tard.

«Elle aurait eu 18 ans…»

«Mature», «un peu rebelle comme les ados», «capable», même si elle avait «des difficultés depuis le début de la 3e». Tous les proches de Béatrice qui se sont succédé à la barre ont dressé de la jeune fille un portrait précis, par petites touches. «Elle aurait eu 18 ans et chercherait quoi faire en faculté l’an prochain. Ingénieur du son, ça lui aurait plu», raconte Isabelle.

Son père, Vincent, est accablé. «Avec sa mère, c’était la musique. Moi, c’était le sport quand elle venait à Bastogne.» Depuis son remariage, en 2013, ils ne se voyaient plus. «Le lundi 24 (trois jours après sa disparition), je me suis dit que c’était impossible. Les enfants, on ne les retrouve plus après quelques jours. Si elle était retenue, elle se rebellerait. Béatrice n’aurait pas été une poupée de chiffon sans réaction pendant la séquestration comme Pierson l’a dit ! (…) Puis ils ont découvert son corps. Depuis, je n’ai qu’une envie : aller la retrouver», sanglote Vincent Berlaimont. Dans son box, Jérémy Pierson baisse de plus en plus les yeux.

Le matin, la police scientifique et les légistes ont confirmé que leurs observations étaient compatibles avec les déclarations de l’accusé : elle serait morte dans le mirador, étranglée par les liens qui lui entouraient le cou sans toutefois écarter totalement l’action de «quelqu’un se tenant au-dessus de la victime».

Les deux prochaines audiences seront consacrées à la personnalité de Jérémy Pierson (aujourd’hui) et l’agression de Sauvane Watelet, l’automobiliste qui permettra l’identification de l’accusé grâce à l’ADN isolé lors de son viol et celui découvert sur le corps de Béatrice. Le nom de Jérémy Pierson a ensuite émergé des bases génétiques de la justice belge.

Alain Morvan, à Arlon (Le Républicain lorrain)

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