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Le village d’Ochey touché au coeur


Philippe Parmentier, maire du village d'Ochey, a présenté ses condoléances à la base. (Photo RL/Alexandre Marchi)

Après le crash d’un F16 survenu en Espagne, l’annonce de la mort de militaires travaillant à la base aérienne 133 et vivant là a plongé la population du village dans la tristesse.

 

Le téléphone de la mairie d’Ochey sonne sans discontinuer. Philippe Parmentier, premier magistrat de ce village de 500 âmes, répond sans montrer un soupçon d’agacement. Lundi, à 23h30, alors que s’achevait une séance paisible du conseil municipal, il a reçu un appel du député de la circonscription l’informant d’un accident d’avion en Espagne où plusieurs militaires de la base aérienne 133, située à la sortie de la commune, ont trouvé la mort. Il se dit « consterné et triste ».

L’armée et le village vivent depuis toujours une relation de voisinage fusionnelle. Le premier avion s’est posé à Ochey en 1915.

En un siècle, les liens se sont tissés au quotidien et se sont renforcés dans l’adversité. « Quand il y a un accident, un incendie, ce sont les pompiers de la base qui interviennent », souligne le maire.

Lors de la grande tempête de 1999, les enfants du village ont été scolarisés à la base aérienne le temps que l’école retrouve un toit arraché par les bourrasques de vent. Le village privé d’électricité pendant plusieurs jours a été alimenté grâce aux groupes électrogènes mis à disposition par les militaires. « Ils ont toujours été là pour nous, il est naturel que nous manifestions notre solidarité un jour comme celui-ci », poursuit Philippe Parmentier.

Michel agenouillé près de sa voiture, affairé au remplacement de la courroie, est abasourdi. Il ne savait rien du drame qui a frappé la base aérienne 133 où il a pourtant passé près de 40 ans comme chef d’atelier. « Je suis très occupé depuis deux jours, je n’ai rien écouté, rien lu depuis hier… 7 morts… 5 blessés… des aviateurs et des mécanos de la base morts en Espagne », répète-t-il comme pour s’en convaincre.

Il comprend mieux pourquoi la veille alors que la nuit était déjà tombée il a entendu retentir une sonnerie aux morts provenant du vaste terrain militaire à la sortie de la commune.

Peut-être un visage connu

Un tiers des 1 600 militaires et personnels civils travaillant à la base aérienne vivent dans la région de Nancy, un tiers à Toul et ses environs et un dernier tiers dans les communes rurales proches de la base, sans laquelle le secteur serait moribond.

Une dizaine de familles de la base vivent à Ochey. Rien ne trouble la sérénité de la relation entre le village et la base, même pas le bruit des avions au décollage.

« Non seulement on ne les entend plus, mais c’est même une fierté de savoir que ces avions sont là, surtout les jours du meeting aérien avec la Patrouille de France et une foule immense », surenchérit David, gérant d’un magasin de sport près de Toul fréquenté par des militaires très sportifs.

Mardi, les militaires de la base respectaient des consignes de silence. Rien ne filtrait à l’extérieur.

En début d’après-midi, Jennifer, garde maternelle, escorte un groupe de six enfants jusqu’aux portes de l’école. Elle se demande avec émotion si parmi les victimes figurent des visages connus, croisés dans l’un des deux commerces d’Ochey, lors d’une fête de village ou bien encore sur le chemin de l’école.

Pierre Roeder (Le Républicain Lorrain)

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