Accueil | Grande Région | Florange : le nouveau mode de gestion La Passerelle divise

Florange : le nouveau mode de gestion La Passerelle divise


Le maire de Florange en est convaincu, La Passerelle séduit : « Des boîtes de production nous sollicitent déjà parce qu’elles veulent un partenariat ». (Photo RL /Philippe Neu)

« La Passerelle d’hier, c’est fini ! » Lors du dernier conseil municipal, le maire de Florange a détaillé sa vision du nouveau fonctionnement de la salle de spectacle. En clair, il faudra adapter l’offre au budget, et non l’inverse. Cette formule en régie n’est pas du goût de l’opposition, inquiète.

Le sujet ne pouvait passer en fluidité. Autour de la table du conseil municipal de Florange, La Passerelle nouvelle formule déchire régulièrement majorité et opposition. Sans surprise, l’évocation du fonctionnement de la salle de spectacle n’a pas fait exception. Car Rémy Dick a parlé chiffres et organisation concrète : elle aura une « personnalité morale propre », une autonomie de gestion « sous la surveillance d’un conseil d’administration en capacité de gérer un budget dépendant d’une subvention d’équilibre ». Pour Rémy Dick, c’est limpide. « La Passerelle fonctionnera comme le CCAS [Centre communal d’action sociale]. »

Une « base » de 500 000 €

Il ne veut « rien cacher » : la directrice, Audrey Astruc, arrivée en janvier, en remplacement de l’ancien programmateur Pascal Jaskula , disposera d’une enveloppe prévisionnelle de 500 000 € pour faire tourner la boutique. « Cela correspond à ce que l’on injecte dans La Passerelle Hors les Murs [programmation délocalisée pendant les travaux , NDLR] cette année », précise le maire. À la programmatrice d’aller chercher, en plus des recettes de billetterie, d’autres sources de financement pour « démultiplier ces 500 000 € ». Un nouveau modèle économique, en somme, impliquant, pourquoi pas, l’appui de mécènes ou la location de la salle.

La réaction de Philippe Tarillon ne se fait pas attendre : « Cela conforte nos inquiétudes, lâche le conseiller d’opposition. Si c’est pour ne pas mettre les moyens de fonctionnement correspondant à la nouvelle capacité de la salle [900 places avec trois jauges possibles, NDLR], on se demande pourquoi l’avoir agrandie ! Le coût d’un spectacle sera automatiquement plus élevé. Je suis inquiet des nouvelles orientations que vous annoncez ».

« À Florange, on était fou »

Le maire l’attend au tournant. Un fonctionnement « en open bar, dont rêvent tous les programmateurs », avec « zéro limite financière, une centaine de places gratuites sur les 400 à chaque spectacle », c’est fini. « 1,2-1,3 millions d’euros de fonctionnement par an pendant des décennies, c’était très cher payé pour ramener des tarifs abordables pour… des Thionvillois, des Messins et des Luxembourgeois ! Je crois qu’à Florange, on était fou. » L’élu prône la raison en proposant « un fonctionnement qui correspond à ce que les autres salles de Moselle font ». L’argumentaire ne convainc pas Philippe Tarillon, qui vole à la rescousse de Pascal Jaskula, « qui a toujours tenu les enveloppes attribuées ». « Nous n’avons pas la même vision de la culture », conclut-il.

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.